RELATIONS INTERNATIONALES


Indian artillery in the border with Pakistan RETRAIT DES TROUPES INDIENNES DE LA FRONTIERE

New Delhi, 18 octobre 2002

Les experts militaires se sont félicités de la décision du gouvernement indien de retirer ses troupes de la frontière avec le Pakistan, mais se sont interrogés si les objectifs militaires de New Delhi ont bel et bien été atteints à travers le renforcement de ses hommes à la frontière avec le voisin pakistanais. M. Uday Bhaskar, directeur adjoint de l'Institut d'Etudes et d'Analyse sur la Défense, a expliqué qu'en mobilisant ses troupes en janvier dernier, l'Inde a réussi à attirer l'attention internationale sur le terrorisme frontalier et a forcé le Pakistan à répondre aux inquiétudes de New Delhi ainsi qu'à obliger Islamabad à prendre certains engagements. Au mois de mai dernier, le président pakistanais a publiquement précisé que les camps d'entraînement au Cachemire pakistanais ont été fermés, entraînant une diminution des infiltrations des rebelles, mais New Delhi estime que les terroristes sont toujours entrain de passer la frontière, a-t-il précisé. Le problème de la mobilisation des troupes à la frontière n'est pas un moyen efficace sur le long terme, aussi a-t-il été nécessaire de revoir la stratégie et de décider en conséquence du retrait des troupes, a-t-il estimé. Toutefois le retrait n'est que partiel puisque les soldats à la frontière continuent de garder leur capacité de riposte décisive en cas d'urgence, a-t-il poursuivi. Il en va de même pour le Jammu & Kashmir où l'Inde a déployé autour de 250.000 hommes. Les 700.000 hommes stationnés à la frontière avec le Pakistan coûtent à New Delhi 1 millions de dollars par jour et l'escalade à commencer juste après les attaques terroristes sur le parlement indien, attaque attribuée au soutien par Islamabad. Les deux pays sont arrivés à la limite d'un second conflit avec la multiplication des attaques dans les banlieues et camps militaires au Jammu & Kashmir.
New Delhi a tenté de diminuer la tension en Asie du Sud, en rappelant ses bâtiments de guerre de la marine nationale en état d'alerte au large des côtes pakistanaises puis lever l'interdiction aux avions pakistanais de survoler le territoire indien, un geste qui n'aurait pas encore reçu une réponse similaire pour le survol du territoire pakistanais par les avions indiens. Selon M. Raja Menon, la mobilisation massive d'un seul coup n'a pas été efficace mais qu'il aurait fallu procéder de manière progressive car, estime l'expert en défense, le Pakistan ne changera pas son comportement tant qu'il ne sera pas contraint de le faire. Mais selon le chef de l'armée, V.P. Malik, la pression militaire aurait été suffisamment efficace et donné des résultats concrets. Nous savions que sur le terrain les infiltrations se poursuivaient, mais au moins la communauté internationale a du donner des assurances pour les stopper, a-t-il ajouté. Un autre chef de l'armée indienne, V.N. Sharma a expliqué que le retrait des troupes était nécessaire et que même s'il ne fallait pas baisser sa garde, il n'était pas possible de se tenir au garde à vous en permanence. Selon Uday Bhaskar, la bonne conduite des élections au Cachemire indien et la reconnaissance de celle-ci par la communauté internationale comme étant libre et transparente a donné à New Delhi la confiance et le recul nécessaire pour affronter ses interlocuteurs qu'ils soient cachemiris ou pakistanais ou encore d'ailleurs. Les experts indiens ont probablement compris que les actes de terrorisme ne pourront pas s'arrêter et qu'il était nécessaire d'être précis dans le calibrage des capacités militaires. Selon les sources militaires, trois mois seraient nécessaire pour enlever les mines déposées par les troupes indiennes lors de la mobilisation en janvier dernier. Le retrait des troupes indiennes est aussi considéré par d'autres sources comme une capitulation face à la détermination pakistanaise. La décision de retrait des troupes prise par l'Inde a été immédiatement favorablement accueillie par les pays membres du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ainsi que le secrétaire générale de l'ONU, Koffi Annan. Le Japon s'est aussi félicité de cette décision. De son côté le Pakistan a aussi été soulagé de par cette décision et a fait officiellement savoir son contentement. Islamabad a aussi ordonné le retrait de ses troupes à la frontière en geste de réciprocité à celui de l'Inde. Le 30 octobre, la secrétaire d'Etat américain chargée de l'Asie du Sud, Mme Christina Rocca, lors d'une conférence de presse a appelé l'Inde a engagé des négociations avec le Pakistan eu égard que ce dernier aurait considérablement baissé les infiltrations des militants islamistes sur le territoire indien. Toutefois elle a reconnu l'existence de ces infiltrations malgré les engagements prises par le président Musharraf et que cela faisait partie des ses inquiétudes et de son agenda de pourparlers avec Islamabad. Elle s'est félicitée du retrait des troupes de part et d'autres de la frontière indo-pakistanaise et appelé à cette occasion les deux pays à renouer le dialogue.   Source : AFP, PTI, Rediff, The News International     © Photo AP


Pakistan missile, Hataf III DES TESTS DE MISSILES EN PAGAILLE : LA ROUTINE

Islamabad, 05 octobre 2002

Le Pakistan a testé son missile Shaheen à capacité nucléaire d'une portée de 800 km. Quelques heures après, l'Inde a testé Akash et estime que les démonstrations pakistanaises sont destinées à impressionner son électorat à l'approches des élections, alors que le Pakistan explique que New Delhi entretient la course à l'armement. Les deux voisins se sont apparemment adonnés à des tirs de missiles depuis quelques mois, du tac au tac en l'occurrence en l'espace d'une semaine avant les élections pakistanaises. Même si les deux pays respectent scrupuleusement le droit international en informant les pays voisins et amis de leurs tirs respectifs de missile, les tests font l'objet de critiques et d'inquiétude. Même si ces tests sont une nécessité pour entretenir une certaine forme de dissuasion et de vérifier l'état technique des engins, il n'en reste pas moins boudés par la communauté internationale. Selon certains analystes les deux pays ressentiraient le besoin de se dissuader mutuellement afin de maintenir un équilibre de la terreur. Ces tests sont devenus une routine d'un point de vue stratégique et les réussites des tests chez les deux voisins d'Asie du Sud sont de 100%. Alors que l'un se prépare au retour à la démocratie, l'autre s'apprête à terminer les élections au Jammu & Kashmir. Hasard du calendrier soutiennent certains, les spécialistes estiment que le calendrier annuel des tests de missiles est exceptionnellement en rapport avec la tension politique et militaire en Asie du Sud où plus d'un million d'homme se regardait en chien de faïence encore au début du mois à la frontière indo-pakistanaise avant le retrait annoncé des troupes de part et d'autre. Les deux pays reconnaissent officiellement qu'ils ne sont pas impressionnés l'un et l'autre par les tests de missiles du voisin, qu'une quasi-indifférence sinon accoutumance semble prévaloir et qu'ils reconnaissent qu'il s'agit en aucun cas d'un acte de provocation. Les USA, le Royaume-Uni, le Japon ainsi que la Suède ont critiqué, entre autres pays, l'Inde et le Pakistan pour leurs tests de missile estimant que ces tests ne faisaient qu'accentuer la tension régionale et encourager une course à l'armement. Ils déplorent l'existence d'une atmosphère de conflit dans cette partie du monde. Ils ont tous, entre autres pays, exhortés New Delhi et Islamabad à faire preuve de retenue et de multiplier les mesures de rapprochements et de dialogue.   Source : AFP, The News International     © Photo


Pakistan force under alert INVITATION AUX TROUPES ETRANGERES A QUITTER LE PAKISTAN

Islamabad, 20 octobre 2002

L'émergence de l'alliance des partis religieux au Pakistan, après les élections législatives, comme troisième force politique apparaît comme étant un des premiers signes tangibles de politiques étrangères. Le leader du Muttahida Mjlis-e-Amal (MMA), Qazi Hussain Ahmed, a appelé les troupes américaines à quitter le Pakistan. Lors d'une conférence de presse, il a expliqué qu'il n'était pas nécessaire d'accorder de facilités de positionnement aux troupes étrangères pour des opérations dans des pays voisins, qu'il n'était pas nécessaire de recourir à la présence de troupes étrangères sur le territoire pakistanais et que le pays était capable de se défendre tout seul. Il a précisé qu'il souhaitait le retour de la loi islamique au Pakistan. Il a ajouté que toutes les décisions nationales doivent transiter par le Parlement et que toutes autres décisions venues d'institutions ou d'individu serait soumis à l'approbation de l'assemblée nationale. Il a expliquait que l'Islam enseignait la paix et la fraternité et qu'il n'était pas nécessaire de recourir à la violence et qu'il n'était pas un terroriste, que l'Occident n'avait pas besoin de le craindre et que la notion de terrorisme devait être clairement définie. Le Royaume-Uni, a décidé de fermer sa base militaire à Karachi avec effet immédiat. La décision du président pakistanais, le Général Musharraf, d'autoriser les troupes étrangères, particulièrement celles des USA dans la guerre contre le terrorisme avait été critiqué par les partis religieux pakistanais. La base militaire britannique a été la cible des extrémistes il y a quelques mois. Bien que les responsables de la base n'aient pas voulu donner les explications de leur départ, il est clair que d'une part la fin des constructions des infrastructures en Afghanistan et l'entrée en politiques des partis religieux au Pakistan sont à la l'origine de leur départ. Le 25 octobre, des médecins, des avocats et enseignants ont demandé la libération d'un médecin pakistanais de renom, Dr Amir Aziz, arrêté sur accusation du FBI sur des soupçons de fourniture d'anthrax à des militants islamistes. Sa détention a été dénoncée par les leaders politiques islamistes et entraîné un débat sur la présence du FBI au Pakistan. Les autorités pakistanaises ont immédiatement annoncé que le détenu fait l'objet d'enquête et qu'il ne sera pas extradé vers les USA.  Source : The Hindu, The News International, Reuters     © Photo AFP


Taliban troops L'INDE POURRAIT INTERVENIR SI LA BOMBE PAKISTANAISE TOMBAIT ENTRE LES MAINS DES ISLAMISTES

Washington, 18 octobre, 2002

L'Inde pourrait intervenir militairement si les islamistes venaient à prendre le contrôle de l'armement nucléaire pakistanais soit à travers un coup d'état soit par une guerre civile, rapporte une étude américaine. Ce scénario susceptible de se produire dans les années à venir, a permis le rapprochement militaire entre Islamabad et Washington d'autant qu'une déstabilisation du régime pakistanais est envisageable. Que cela puisse prendre la forme d'un coût d'état organisé par une faction islamiste pro-radicale au sein de l'armée pakistanaise ou que cela puisse prendre la forme d'un conflit civil, la crédibilité et la capacité des moyens actuels pakistanais de protéger son arsenal nucléaire seraient diminuées, explique l'étude américaine publiée par l'Université de la Défense nationale. Dans de telles circonstances, il pourrait y avoir une intervention militaire indienne avec un éventuel soutien israélien pouvant entraîner une guerre régionale importante durant laquelle l'usage de l'arme nucléaire ne saurait être exclu, rapporte l'étude. L'Inde est devenue un important allié à capacité nucléaire des USA après avoir soutenu Washington de manière diplomatique et logistique lors des interventions américaines en Afghanistan. Le rapprochement avec l'Inde est constant, l'intérêt américain étant de mettre en place un allié de poids face à la Chine. Le Pakistan est devenu un allié vital mais fragile dans la guerre contre Al Qaeda et les Taliban en Afghanistan. Le gouvernement indien a facilement entériné cette situation en réajustant ses intérêts stratégiques, étant entendu que ses capacités balistiques nucléaires sont ajustées en fonction de l'évolution de l'arsenal chinois et non de celui du Pakistan. Un solide programme de modernisation de l'arsenal nucléaire chinois pourrait renforcer les projets et les capacités balistiques de moyenne portée de l'Inde sous réserve que le budget indien puisse le permettre, ce qui n'est pas chose acquise en l'état. L'étude ajoute que les relations entre l'Inde, Israël et la Turquie pourraient davantage se renforcer et cela même dans l'intérêt des USA dans sa lutte contre le terrorisme. Les USA et ses principaux alliés ont reconnu que l'Inde et le Pakistan sont devenus et seront des puissances nucléaires et que les traités de non-prolifération de l'armement nucléaire (NPT) pourraient à la limite entretenir cette situation. Les conséquences des opérations américaines en Afghanistan et particulièrement dans la lutte contre le terrorisme internationale ne pourraient qu'invalider les bonnes intentions du NPT, explique le rapport.   Source : PTI     © Photo AFP


Nuclear bomb explosion L'INDE APPELLE A L'ELIMINATION DES ARMES NUCLEAIRES

Nations-Unies, 08 octobre 2002

L'Inde a annoncé qu'elle était toujours engagée dans la voie du désarmement nucléaire à l'échelle de la planète, estimant que la meilleure des sécurités que le monde pourrait s'attribuer serait l'élimination de toutes les armes nucléaires. Le représentant permanent indien aux Nations-Unies, M. Rakesh Sood, a spécifié lors d'une conférence sur le désarmement que malgré l'exercice forcé de l'option nucléaire par l'Inde pour préserver son autonomie stratégique, le pays restait déterminé dans la voie du désarmement global. Il a expliqué que l'Inde envisageait un projet de résolution dans le cadre du comité des Nations-Unies chargé du désarmement et de la sécurité internationale afin d'engager une étude approfondie sur le terrorisme et les armes de destruction massive avec l'aide d'experts issus de différents gouvernements pour soumettre un rapport en 2003. La question est d'une haute priorité, a-t-il précisé, en raison des possibilités d'acquisition par un individu ou un groupe d'individus terroristes de ces armes. M. Sood a expliqué qu'il ne convenait plus de débattre de ce type de problème à huit clos ou dans des cercles fermés alors que la question a des implications globales. Dans ce contexte, il a expliqué au comité que New Delhi envisageait d'entreprendre un débat au sein des Nations-Unies afin d'aboutir à une résolution appelant à une convention négociée d'interdiction d'usage ou de menace d'armes nucléaires en toute circonstance. L'Inde travaille sur la possibilité de mettre en place cette résolution depuis 1982 estimant que l'arme nucléaire n'avait nullement besoin d'exister dans l'arsenal d'un pays. M. Sood a aussi dénoncé le caractère discriminatoire du système actuel de non-prolifération des armes nucléaires qui du reste a aboutit à un échec et donc n'a pas résolu le problème. Il a appelé tous les pays à capacité nucléaire à prendre les initiatives nécessaires pour réassurer le monde qu'ils réduiront le risque accidentel ou non autorisé d'usage des armes nucléaires jusqu'à ce que une entente internationale d'interdiction des armes nucléaires soient mise en place. Il a ajouté qu'il n'y avait aucune justification à maintenir en état d'alerte permanente des milliers de têtes nucléaires avec pour risque des conséquences désastreuses. Il a expliqué que l'Inde renouvelait pour la cinquième année consécutive cet appel dans l'espoir de convaincre et de voir des initiatives concrètes dans ce sens. Il a ajoutait que l'Inde assumerait la présidence de la Conférence sur le Désarmement à compter du 1er janvier 2003, et qu'elle serait impliquée de manière constructive et déterminée dans les négociations du traité d'interdiction de production de matière fissile (FMCT) pour mettre en place un nouveau traité non-discriminatoire et vérifiable d'interdiction de production de matière fissile destinée à la fabrication d'armes nucléaires et autres bombes nucléaires similaires. Il a ajouté que l'Inde était aussi engagée à la prévention contre la militarisation et la présence d'armement dans l'espace, qui selon elle, est nécessaire dans l'intérêt des activités pacifiques, de la coopération et du développement. Il a conclu que l'Inde n'était pas spécialement soucieuse de la procédure à suivre pour mettre en place de telle initiative mais qu'elle prenait aussi en compte l'état de préparation et de volonté politique de tout le monde afin de trouver une solution commune. Le 31 octobre, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a appelé lors d'une allocution au centre atomique indien Babha (BARC), les " grands prêtres de la non-prolifération ", en se référant aux nations avancées sur le plan nucléaire, à vérifier et à contrer les développements clandestins et illégaux ainsi que les transferts non autorisés de technologies nucléaires et balistiques dans le monde.   Source : PTI     © Photo CTBT


© OSCISE 2002