RELATIONS INTERNATIONALES


LTTE chief negociator, Anton Balasingham LA NORVEGE, LES USA, LE ROYAUME-UNI ACCUSES DE RECOMPENSER LE TERRORISME

Colombo, 25 novembre 2002

Le parti politique du président srilankais, l'Alliance du Peuple (PA), a annoncé le 15 novembre, qu'il ne pouvait plus soutenir le processus de paix entrepris par le gouvernement norvégien qui en fait devrait aboutir à la division du pays. Le PA a aussi accusé la Norvège d'induire les rebelles du LTTE en erreur et accusé les USA et le Royaume-Uni de récompenser le terrorisme en soutenant le processus de paix. Le parti a expliqué à travers un communiqué qu'il ne pouvait plus soutenir un processus qui consiste à briser l'unité du Sri Lanka, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Le communiqué précise que le LTTE est entrain d'utiliser le cessez-le-feu pour mettre en place un Etat de fait dans le Nord et l'Est du pays. Le document rapporte que cette situation ne fait qu'entretenir une crise politique qui pourrait à terme remettre le Sri Lanka sur le chemin de la guerre. La Norvège facilite le processus de paix et aide à mettre en place le cessez-le-feu en vigueur depuis les 10 derniers mois entre les forces du gouvernement et le LTTE. Les tigres tamouls se battent pour un territoire indépendant depuis une vingtaine d'années. Le communiqué du PA accuse le gouvernement norvégien d'engager des initiatives qui vont au-delà de son rôle de facilitateur, que ces initiatives ne sont pas impartiales. Le président srilankais, Mme Kumaratunga, cohabite avec un gouvernement initiateur du processus de paix. La communauté internationale a soutenu le processus qui a mis un terme à la guerre civile et amener les belligérants à la table de négociation. La critique du PA s'adresse aussi aux USA et au Royaume-Uni particulièrement pour leur participation confirmée d'aide financière qui s'est tenu le 25 novembre dernier, à Oslo, en présence du Premier ministre srilankais Ranil Wickremesinghe. Le message qui pourrait en découlait, explique le communiqué, est que le terrorisme peut être récompensé lorsque les intérêts de certains pays donateurs rencontrent ceux des groupes terroristes. Le sous-secrétaire d'état américain, Richard Armitage et le ministre britannique chargé de l'outre-mer, Claire Short, ont participé à la conférence du 25 novembre. Le gouvernement srilankais et le LTTE avaient espéré que durant cette conférence, la communauté internationale pourrait confirmer le processus de paix en aidant la reconstruction du Sri Lanka particulièrement les zones ravagées par la guerre où des milliers de personnes sont de retour. Le parti de l'opposition a fait remarquer par l'intermédiaire de son ex-ministre des affaires étrangères, M. Lakshman Kadirgamar, que la direction prise par le processus de paix est favorablement uniquement pour le LTTE qui sur le terrain avance vers une solution d'un territoire indépendant. La rencontre d'Oslo, le 25 novembre, qui a réuni une quarantaine de représentation officielle de pays, a permis d'affirmer la continuité du processus de paix, sans pour autant que le LTTE renonce au recours à la force, si nécessaire, à défaut d'une autonomie renforcée. Les USA ont demandé au LTTE d'abandonner le recours au terrorisme. La demande a été acceptait à demi mesure. Lors de cette rencontre seulement 60 millions de dollars ont été enregistrés comme pouvant être récoltés pour les aides financières. L'Inde n'a pas participé à cette conférence malgré son soutien au processus de paix et les nombreuses interventions du gouvernement srilankais à cet effet.   Source : CNN, Sunday Observer, The Hindu     © Photo Asian Tribune


Protestation of islamists in Bangladesh LE BANGLADESH REJETTE LES ACCUSATIONS D'ATTEINTE AUX DROITS DE L'HOMME

Dacca, 23 novembre 2002

Le gouvernement bangladais a rejeté la résolution du parlement européen, portant critique sur des soit disant violations des droits de l'homme durant les opérations de lutte contre le crime organisé dans le pays. Des milliers de militaires ont été déployés à cet effet. Un porte-parole du ministère bangladais des affaires étrangères, a expliqué que la résolution de l'Union européenne était partiale et ne reflétait pas les réalités sur le terrain. Le principal parti de l'opposition, la Ligue Awami, a favorablement accueilli les observations du parlement européen. Le Premier ministre bangladais, Mme Khaleda Zia, avait ordonné l'opération " Cœur pur ", c'est-à-dire le déploiement des forces militaires depuis le 17 octobre dernier afin d'arrêter les suspects et récupérer les armes détenues de manière illégale. Les forces militaires ont arrêté des milliers de personnes et colleter les armes, les munitions et autres explosifs. L'opération " Cœur pur " a commencé à battre de l'aile lorsque de nombreuses personnes sont mortes. Les critiques dans le pays et de l'extérieur ont commencé à affluer. Les recherches porte à porte et les patrouilles ont amélioré de manière significative l'ordre public mais on comptabilise 26 morts lors des détentions et interrogations par l'armée. Certaines organisations dont Amnesty International se sont interrogées sur le respect des droits de l'homme durant cette opération. Dans sa résolution, l'Union Européenne par le biais de son parlement a exprimé son inquiétude sur les morts, manifestant sa crainte de voir une chasse partisane. La résolution précise que certains parlementaires et leaders de l'opposition ont été arrêtés sans mandat judiciaire. Selon le porte-parole du gouvernement bangladais, la décision d'utiliser les forces militaires pour venir à bout du crime organisé avait été bien accueillie par la population. Il a ajouté que la communauté internationale avait reconnu que le Bangladesh faisait face à des problèmes d'ordre public, situation qui, selon le gouvernement bangladais, serait héritée du gouvernement précédent. Il a précisé que l'opération de lutte contre le crime organisé a été conduite dans le respect de la Constitution et selon les directives d'un gouvernement démocratiquement élu. Il a précisé que l'armée s'est dotée d'une cellule d'investigation pour connaître les raisons des décès des 26 personnes en détention. Le leader de l'opposition, Mme Sheikh Hasina, s'est félicitée de la résolution du parlement européen estimant que celle-ci entériner les allégations de la Ligue Awami sur l'aspect partisane des opérations. Mme Hasina avait qualifié l'opération " cœur pur " d'instauration officieuse de la loi martiale. Le parlement européen avait aussi appelé le Bangladesh à mettre un terme aux arrestations massives et aux morts en détention et que le manque de respect aux droits de l'homme et aux principes démocratiques pourrait conduire à la suspension des accords de coopération avec le Bangladesh. Le parlement européen avait aussi manifesté son inquiétude concernant la radicalisation islamiste dans le pays depuis l'élection de Mme Khaleda Zia dont le gouvernement de coalition est constitué des fondamentalistes du Jamaat-e-Islami. Les USA de leur côté auraient aussi récolté des preuves des abus en détention et ont exhorté le gouvernement bangladais à clôturer l'opération dans les meilleurs délais. Washington a toutefois reconnu que le Bangladesh avait besoin d'agir rapidement contre la violence organisée. Le gouvernement bangladais a rejeté les accusations de l'opposition sur une politique partisane envers les membres de l'opposition. Selon les sources, Mme Sheikh Hasina, lors de sa visite, fin novembre, en Inde et sa rencontre avec le Premier ministre indien et le Président de la République indienne, aurait annoncé qu'elle se sentait menacée au Bangladesh suite aux nombreux assassinats et arrestations dans les rangs de son parti politique. New Delhi a pris très au sérieux ses menaces jusqu'à pourvoir garantir sa sécurité au Bangladesh. New Delhi a par ailleurs accusé Dacca, le 29 novembre, d'accepter sur son territoire des membres d'Al-Quaida et des services secrets pakistanais (ISI) qui se livraient à des activités anti-indiennes, selon les preuves crédibles obtenues par les services secrets indiens. Dacca avait rejeté la veille ces allégations et demandé des preuves. Le Bangladesh avait accusé le gouvernement indien de se livrer à des propagandes anti-bangladaises. Selon les sources du 30 novembre, les forces de sécurité indienne auraient déjà transmis à Dacca une liste de 99 camps d'entraînements de terroristes opérant au Bangladesh.  Source : The News International, BBC, The New Nation, The Statesman, PTI     © Photo AP


Pakistan President, Pervez Musharraf LE PAKISTAN DENONCE LE NON-ACCES A L'ENERGIE NUCLEAIRE AUX PAYS PAUVRES

Nations Unies, 12 novembre 2002

Le Pakistan a critiqué l'Agence Internationale à l'Energie Atomique (IAEA) d'entretenir une discrimination en refusant l'accès des technologies nucléaires modernes à des fins pacifiques. En attirant l'attention de la communauté internationale sur l'existence des disparités dans l'application des principes de l'IAEA, particulièrement envers les pays en voie de développement, l'ambassadeur pakistanais aux Nations-Unies, Munir Akram, en s'adressant durant l'assemblée générale des Nations-Unies a appelé à lever les restrictions imposées sur le transfert de technologie nucléaire en faveur de l'énergie, la santé et l'agriculture afin de permettre le développement économique et social des pays en voie de développement. M. Akram a expliqué que la principale relation entre la paix, la croissance économique et la technologie ne saurait être une quelconque solution miracle. Il a précisé que la croissance économique est synonyme d'accès facile et de moindre coût aux sources d'énergie. En se référant au rapport établi par le directeur général de l'IAEA sur la sécurité nucléaire, les progrès et les mesures de protection dans ce domaine contre le terrorisme, M. Akram a expliqué qu'il était nécessaire de prendre bonne note que ces technologies ne doivent pas tomber pas entre les mains de terroristes tout en soulignant qu'il ne devrait pas exister de soutien à des objectifs de politiques partisanes. Il a insisté sur le fait que l'attention de la communauté internationale ne doit pas être détournée de la priorité au désarmement nucléaire de tous les pays. Il a ajouté que les moyens limités en matière de ressources fossiles en hydrocarbures ne permettaient pas au Pakistan de surmonter ses besoins en énergie et que les centrales nucléaires productrices d'énergie sont indispensables pour une stratégie nationale. Il a expliqué que le Pakistan souhaitait construire des centrales nucléaires et recherchait la coopération et l'assistance des pays membres de l'IAEA tout en développant les centrales déjà existantes, celles de Karachi et de Chasma. Il estime que la construction et le fonctionnement de centrales nucléaires entraînent des avantages économiques importants et la création d'emploi. Le Pakistan, membre fondateur de l'IAEA, a-t-il expliqué, a toujours adhéré aux objectifs de cette institution. En précisant que la technologie, la sécurité et la vérification constitué les piliers du mandat de l'IAEA, l'ambassadeur pakistanais auprès de l'ONU, a expliqué que cette institution ne devrait pas perdre de vue l'équilibre nécessaire entre les différentes facettes de son mandat et fonctions. Il a regretté qu'une discrimination sinon disparité existait dans les principes de l'IAEA par rapport aux pays en voie de développement et que cette situation affectait le développement économique et social des pays en voie de développement.   Source : The Dawn     © Photo World News


Indian missile, Akni II L'INDE REJETTE LE TEXTE SUR LA PROLIFERATION DES MISSILES

New Delhi, 15 novembre 2002

L'Inde a rejeté le nouveau code de conduite (ICOC) contre la prolifération des missiles balistiques, estimant que de telle régime ne s'accommodait pas à ses plus importantes inquiétudes prouvant l'inefficacité de la prévention contre l'acquisition et le développement de l'arme nucléaire à travers des transferts clandestins de technologie et les liens de soutiens technologiques non autorisés. Le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères précise que la dernière proposition de l'ICOC se réfère aux développements de missiles balistiques sans faire de distinction avec les véhicules de lancement de satellites et qu'en conséquence l'Inde ne pouvait y souscrire. Nous estimons qu'il est difficile d'accepter un amalgame de cette nature et ses implications vis-à-vis du droit à l'utilisation pacifique de la technologie spatiale. Le porte-parole a insisté sur le fait que l'Inde demeurait fermement opposé à la diffusion de la technologie des missiles balistiques et qu'elle s'est engagée à maintenir un contrôle effectif sur l'exportation de cette technologie. Nous recherchons aussi davantage de transparence et des mesures de confiance dans ce sens, a-t-il expliqué. Il a ajouté qu'en premier lieu, l'Inde estimait qu'il devait y avoir davantage de transparence dans les politiques et les pratiques des pays dans le domaine de la technologie des missiles balistiques. Il a rappelé que l'Inde avait soutenu les objectifs de l'ICOC sur ses appuis apportés aux dénonciations de prolifération des missiles balistiques pour obtenir davantage de transparence et un multilatéralisme inclusif. Il a précisé que l'ICOC manquait de souplesse pour accommoder de manière équitable aux plus importantes inquiétudes indiennes, institution dont l'Inde n'est pas membre en raison de son profil discriminatoire en matière de non-prolifération et de sa volonté de limiter l'accès aux technologies. Le 19 novembre, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a soutenu de manière tacite l'Iraq lorsqu'il a annoncé que les peuples de toutes les nations avaient le droit à l'autodétermination et celui de choisir leur propre chef. C'est la première fois que Vajpayee a choisi de réagir à la crise irakienne et c'est la première fois qu'il a fait des remarques sur la question lors d'une cérémonie publique. Au même moment, le Premier ministre indien a commenté les soit disant capacités nucléaires de Bagdad et invité l'Iraq à renoncer à l'acquisition à l'arme atomique en raison du danger que celle-ci représentait à l'humanité. Quelques jours auparavant l'Iraq a demandé à l'Inde de prendre part à l'équipe des inspecteurs de l'ONU qui devaient visiter les sites sensibles iraquiens. L'envoyé iraquien, M. Mohammed Saeed Al Sahaf, ministre de l'information, s'est rendu à New Delhi le 21 novembre à cet effet. L'ambassadeur iraquien en Inde, M. Salah al-Mukhtar, a expliqué que son pays souhaitait que les inspecteurs indiens d'armements puissent participer à l'équipe onusienne afin de permettre aux inspecteurs de ne pas subir de pression. Il a expliqué que la cause réelle de la menace américaine était de prendre le contrôle des champs pétrolifères de l'Iraq et donc de pouvoir contrôler l'économie mondiale. Il a aussi dénoncé le double langage de Washington, l'un envers l'Iraq en matière d'une arme nucléaire inexistante et l'autre envers la Corée du Nord, qui vient tout juste d'en déclarer officiellement la possession contre laquelle Washington n'a pas de campagne punitive. L'Inde dépend considérablement des pays du Golfe pour s'approvisionner en pétrole, une guerre en Iraq pourrait gravement atteindre son économie. New Delhi a par ailleurs dénoncé, le 25 novembre, l'attitude américaine à ignorer le transfert de technologie balistique et nucléaire en Corée du Nord par le Pakistan dans le but d'obtenir le soutien de ce dernier dans sa lutte contre le terrorisme international. L'Inde a précisé que le Japon et la Corée du Sud pouvaient être menacés par l'arme nucléaire Nord coréenne.   Source : PTI, The Tribune, The Asian Age     © Photo AP


Aimal Kasi body brought in Quetta, Pakistan VICTIME DE LA TERREUR

Islamabad, 21 novembre 2002

Les autorités américaines ont averti ses concitoyens dans le monde que les intérêts américains à l'étranger pourraient avoir des représailles avant et après l'exécution d'Aimal Khan Kasi, un Pakistanais exécuté dans l'Etat de Virginie par injection mortelle le 14 novembre, aux USA. Il a été condamné à la peine capitale en 1997 pour avoir tué, armé d'un AK-47, à Langley, en Virginie, deux membres de la CIA, Lansing Bennet et Frank Darling, le 25 janvier 1993. Deux jours après la condamnation en 1997 de Kasi, quatre américains travaillants dans des compagnies pétrolières américaines à Karachi ont été abattus. Aimal est notre héros, Kasi a bien fait, précise les membres de la tribu kasi dont est issu Aimal. Aimal n'est pas un terroriste explique un des hauts responsables de la tribu du Balouchistan, province située à la frontière sud avec l'Afghanistan, considérée comme la place forte des musulmans extrémistes. Kasi a quitté les USA immédiatement après avoir exécuté les deux membres de la CIA et a rejoint, en passant par l'Iran, le Pakistan où il a vécu 4 ans et demi en clandestinité. Dénoncé par un des proches de son collaborateur en affaire, en raison de sa mise à prix par les USA à 3,5 millions de dollars, figurant parmi les 10 personnes les plus recherchées par le FBI, il a été arrêté le 15 juin 1997, à Dera Ghazi Khan, lors de l'opération spectaculaire mais top secret 'Get Kasi' par les autorités pakistanaises et américaines et a été " extradé " aux USA. Certains bureaucrates du clan Nasir, exerçant à Quetta sont les bénéficiaires de 3,5 millions de dollars dont un membre de la tribu des Leghari. La famille de l'ancien président pakistanais, Sardar Farooq Leghari, aurait aussi touché la prime et l'ancien président lui-même serait directement concerné. Les autorités pakistanaises avaient reconnu à cette époque que son extradition, alors que le pays était en état de droit avec un gouvernement démocratique, que Kasi avait été " extradé " sans qu'aucune procédure légale ait été respectée.
Quelques jours avant son exécution, le Baloutchistan Times titré qu'en le pardonnant les USA gagnerait en estime dans le monde musulman et une amélioration des relations avec le Pakistan. Trois semaines avant l'exécution, le Pakistan a officiellement demandé d'épargner la vie de Kasi, âgé de 38 ans. La demande a été adressée au gouverneur de l'Etat de Virginie, pour commuer la peine capitale en peine d'emprisonnement à vie. Le gouvernement pakistanais a finalement changé d'avis après avoir argué, auparavant, qu'il n'interviendrait pas dans les affaires judiciaires des USA. Le gouverneur n'a pas donné une suite favorable estimant que l'affaire Kasi a été politisée et que la demande officielle du Pakistan est tardive. Une demande de visite par les membres de l'ambassade du Pakistan, à Washington, au condamné a été refusée par les autorités américaines. Quelques jours avant l'exécution, Amnesty International avait déclaré que la condamnation de Kasi était illégale, qu'un otage ne pouvait ni être poursuivi ni condamné et qu'elle s'opposait à la peine capitale. Elle a exhorté le gouvernement pakistanais à ne pas remettre entre les mains d'aucun pays, qui que ce soit dont les suspects d'actes terroristes pour des raisons de violation des droits de l'homme dont la peine capitale. L'exécution de Kasi n'est rien d'autre qu'une des conséquences de l'après 11 septembre 2001. Le changement de cap par Islamabad dans sa politique étrangère concerne aussi bien Kasi, que l'expert nucléaire Sultan Basheeruddin Mahmood et le Dr. Amir Aziz. Islamabad a succombé à la pression américaine. Les autorités américaines ont fait savoir que Kasi avait tué les deux membres de la CIA en raison de la politique américaine anti-islamique. Le 13 novembre d'importantes manifestations dont celle des avocats du barreau du Baloutchistan ont demandé le pardon de Kasi et la commutation de la peine capitale en prison à vie. Le président du barreau, M. Ali Ahmed Kurd, a expliqué que les avocats de la ville protestaient contre la peine capitale infligée à Kasi estimant qu'elle était inhumaine et injuste. Il a appelé le président américain, George Bush, le gouverneur de l'Etat de Virginie et autres organisations internationales et américaines d'exercer une pression sur le gouvernement américain à cet effet. Il a durement critiqué le gouvernement pakistanais pour avoir à cette époque livré Kasi en l'absence de traité d'extradition entre les deux pays. Il a ajouté que l'exécution de Kasi ne pourrait que favoriser la haine contre les USA. De nombreux leaders politiques et autres organisations de soutien à Kasi ont aussi demandé d'épargner sa vie car ce dernier n'aurait pas été jugé équitablement. La seconde mère de Kasi, Bibi Halima, a demandé au Président Georges Bush d'épargner la vie de son fils. La demandé a été rejetée ainsi que celle formulée devant la Cour Suprême américaine. Aimal Kasi a été exécuté à 9h 07 du soir, dans la centre correctionnel de Greensville, en Virginie le 14 novembre 2002. Il a prononcé ces derniers mots : " Il n'y aucun autre Dieu autre qu'Allah ". Aucun des membres de sa famille n'a voulu assister à l'exécution. Après l'annonce de sa mort, la ville de Quetta a vu toutes ses activités interrompues avec fermeture des magasins, des marchés et absence de circulation, ville placée sous haute surveillance policière. Le corps a été restitué le lendemain aux frères de Kasi qui l'ont rencontré quelques heures avant sa mort. Il a été transporté au Pakistan où il a été inhumé aux côtés de son père et de sa mère, suite à un impressionnant cortège funéraire historique dans lequel a pris place l'ambassadeur pakistanais basé à Washington. Les proches et admirateurs de Kasi estiment qu'il s'est sacrifié pour la cause de l'Islam. Kasi lui-même a précisé que son acte contre les membres de la CIA était politique. Diplômé en Maîtrise de Littérature anglaise, Kasi a voulu s'installer aux USA ou en Europe. Il a expliqué qu'il voulait empêcher la CIA de faire du tort à la communauté musulmane. Selon les sources, Kasi aurait reçu de la CIA une formation spéciale d'espionnage contre le régime communiste afghan soutenu par l'Union soviétique. Il aurait ensuite été influencé par les Afghans et Arabes qui ont aussi été entraînés par la CIA. Ces derniers se sont retournés contre les USA après la guerre du Golfe en 1991. Le nouveau parlement pakistanais lors de sa première journée parlementaire du 19 novembre a interrompu sa séance pour offrir une prière en mémoire et par respect du martyre. Le parlementaire, Hafiz Hussain Ahmed, durant l'interruption a condamné les auteurs de l' " extradition " d'Aimal Kasi.   Source : The Dawn, Asia Times, Reuters, Associated Press, AFP     © Photo The News International


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