ECONOMIE


Maruti Suzuki SUZUKI PREND LE CONTROLE DE MARUTI

New Delhi, 30 mai 2002

Le groupe japonais Suzuki a pris le contrôle du plus grand constructeur indien d'automobile Maruti Udyog Ltd., entraînant l'entreprise d'état à sa privatisation. Le président du groupe de constructeur d'automobile japonais, M. Osamu Suzuki, a présenté un chèque de 10 milliards de roupies au ministre indien de l'énergie et des industries lourdes, M. Suresh Prabhu. Par cette action, Suzuki prend le contrôle avec 54,2 % de participation du groupe indien Maruti. Habituellement les participations étrangères se limitent tout au plus à 50% et c'était le cas entre le gouvernement indien et Suzuki. Cette passation de pouvoir est plus que symbolique, elle marque la fin d'une époque. Maruti était le symbole de l'Inde industrielle, socialiste et dominée par l'état. Mais Maruti a aussi été une exception en raison de la forte participation de Suzuki. L'enclenchement de la vente de Maruti lance les programmes de privatisation. New Delhi envisage de récolter 120 milliards de roupies en vendant les entreprises dont sa participation est majoritaire d'ici le mois de mars prochain. Le gouvernement envisage de réduire davantage sa participation dans Maruti de 25% supplémentaire vers le mois de mars 2003 et le reste pouvant être vendu en mars 2004. Le changement de direction devrait aussi permettre de revitaliser Maruti qui a vu son marché reculer de 80 à 60% durant les cinq dernières années. Lorsque Maruti a été lancé en 1983, le marché domestique a été fermé à la compétition étrangère et il n'y avait que deux constructeurs d'automobiles, Ambassador et Fiat. Aujourd'hui il y en a onze, dont certains des plus importants groupes de constructeurs d'automobiles dans le monde. Mais Maruti maintient toujours son avance sur le marché indien particulièrement en raison de son important réseau de distribution à travers tout le pays. L'acquisition de Maruti va par ailleurs permettre à Suzuki de consolider son assise, renforçant ses revenus et ses profits. Lors de la cérémonie de remise du chèque par le ministre indien Suresh Prabhu, on a pu constater la présence du ministre indien chargé des désinvestissements, M. Arun Shourie. Maruti continuera d'être géré à l'indienne malgré la prise de contrôle par Suzuki. Le principe d'un nouveau modèle pour chaque année est maintenu. Son directeur général, M. Jagdish Khattar est reconduit dans ses fonctions par Suzuki mais le nombre de représentant de Suzuki dans la direction a augmenté. Le ministre indien Suresh Prabhu a précisé que la privatisation de Maruti va attirer davantage d'investissements en Inde particulièrement dans le secteur de l'automobile et que le cas Maruti pourrait servir d'exemple.   T.H.     © Photo Maruti


Poors in India LA PAUVRETE SERA ELIMINEE VERS 2015 : SINHA

Shanghai, 10 mai 2002

L'Inde réussira à éradiquer la pauvreté vers 2015 permettant à 250 millions d'habitants de sortir de la misère, a expliqué le ministre indien des finances, M. Yashwant Sinha. Il s'est ainsi exprimé lors de la rencontre annuelle organisée par la Banque asiatique de Développement, à Shanghai, en Chine. Le ministre estime qu'avec la croissance espérée, le pays pourra voir diminuer le pourcentage de population en dessous du seuil de pauvreté. Selon les chiffres, 26% de la population indienne, forte de plus d'un milliard d'habitants, vivraient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre était de 40% en 1993-94. Le ministre a aussi prédit la fin de l'illettrisme vers 2015 car le gouvernement indien envisage de débloquer des fonds spéciaux à cet effet, estimé à 12 milliards de dollars, particulièrement après que l'éducation élémentaire soit devenue un droit fondamental en Inde. Il a expliqué que les attentes de la population vont de plus en plus être pris en compte par les politiques car l'électorat refusera de vivre dans des conditions précaires et d'exclusion. Il exigera une meilleure gestion du pays et cela va progressivement accroître le développement donc éradiquer la pauvreté, a-t-il ajouté. La croissance économique sera renforcée par l'accélération de la délocalisations des industries de production en Asie par les pays développés en raison des compétences asiatiques, a-t-il expliqué. Malgré les bonnes intentions et projets ministériels, l'Inde a échoué dans la protection contre le travail infantile expliquent les ONG indiennes. Le pays reste le principal employeur des enfants, à l'échelle de la planète, avec environ 100 millions d'enfants au travail dans les maisons, les entreprises, les magasins, les champs, les lieux de prostitution et dans les rues de l'Inde rurale et urbaine. Le gouvernement indien comme les ONG reconnaissent que le travail des enfants est directement lié à la pauvreté des familles. Selon les études sociologiques, les castes les plus défavorisées sont les plus exposées à cette situation. Signataire de la convention internationale du travail, l'Inde a aussi adhéré à plus de 120 conventions de lutte et d'éradication du travail infantile mais un manque de volonté politique est manifeste en raison même du refus du gouvernement indien d'établir un lien direct entre la pauvreté et le travail infantile. La législation indienne n'est pas en réalité contraire à l'interdiction du travail des enfants. Dans un rapport établi par une ONG contre le travail infantile adressé aux Nations-Unies en 1999, le groupe de travail dénonce les carences juridiques et législatives, car le travail infantile informel existe bel et bien et contourne les législations en vigueur. Le rapport dénonce aussi que peu de poursuite est engagée contre les contrevenants. Les activistes de l'ONG estiment que l'éducation primaire pourrait facilement limiter le travail des enfants. Ils prennent l'exemple de l'état du Kerala où presque 100% de la population est éduquée. Dans cet état seul un enfant sur 100 est travailleur alors que la moyenne nationale de l'Inde est de 8 enfants sur 100.   H.T.     © Photo Michael NERI


Pakistan finance minister, Mr. Shaukat Aziz LE PAKISTAN LANCE UN APPEL AUX INVESTISSEMENTS ETRANGERS

Islamabad, 02 mai 2002

Le Pakistan a appelé les investisseurs étrangers à investir dans le pays suite aux efforts gouvernementaux de transparence et d'ouverture de l'économie. M. Shaukat Aziz, ministre pakistanais des finances, a précisé que son pays tentait de réduire les obstacles aux commerces et aux affaires. Le ministre s'est adressé lors d'une conférence internationale d'investisseurs qui s'est tenue à Paris et en direct d'Islamabad par téléconférence. La conférence a été organisée par la Banque mondiale et le gouvernement pakistanais. Il a expliqué que le régime des échanges et du commerce a été libéralisé afin d'attirer des investissements étrangers mais qu'il était conscient qu'il y avait davantage à faire pour améliorer l'ambiance des investissements. Il a expliqué que le gouvernement a tenté de restructurer les entreprises du secteur public en vue d'une éventuelle privatisation et invité les investisseurs internationaux à se manifester et prendre part dans les programmes de privatisation. Nous avons entrepris des réformes judiciaires, renforcer l'état de droit, augmenter la transparence et l'accès aux procédures juridictionnelles en modernisant la justice, le tout pour améliorer l'accueil des investisseurs. Il a ajouté que depuis la réélection du général Musharraf pour 5 ans supplémentaires, qu'il y aurait une continuité dans la politique et les réformes initiées il y a deux ans et demi. Il a expliqué que le Pakistan était la porte d'accès au Moyen-Orient et en Asie Centrale et que les investisseurs pouvaient établir leur siège au Pakistan et exporter leurs produits vers ces marchés et que le pays pourraient devenir un grand marché de production pour l'exportation particulièrement de prêts à porter et l'assemblage des produits électroniques. Le ministre a précisé que son pays avait réussi à restaurer une certaine confiance et que les multinationales ont commencé à s'installer et investir davantage d'argent dans le pays. Il a expliqué que l'investissement étranger était un des facteurs déterminants d'augmentation de la croissance, de réduction de la pauvreté et d'augmentation du niveau de vie. Il a donné des chiffres démontrant la santé économique du pays entre autres l'inflation qui avoisine les 3%, le plus bas depuis une trentaine d'années et que les réserves en monnaies étrangères étaient de 5 milliards de dollars. Il a conclu qu'il n'y avait pas de corruption au plus haut niveau du pays. Le 11 mai, le ministre des finances, lors de sa visite à Shanghai dans le cadre d'une rencontre annuelle organisée par la Banque asiatique de Développement, a précisé suite à l'attentat du 08 mai à Karachi contre les intérêts français, que les terroristes ne pourraient en aucun cas décourager les investissements étrangers au Pakistan. Il a ajouté que le gouvernement pakistanais a fait le nécessaire en matière de sécurité pour les étrangers et que de nouvelles mesures d'ordre public sont prises dans ce sens. Il a assuré qu'à partir du mois d'octobre le pays serait engagé dans la voie de la démocratie et que cela pourrait davantage rassurer les investisseurs. Il a expliqué que le problème du Cachemire perturbait l'Inde autant que le Pakistan et que toute solution de dialogue devait être privilégiée. Le ministre pakistanais n'a pas rencontré son homologue indien, M. Yashwant Sinha, qui lui aussi participait à la rencontre de Shanghai. Le 20 mai, le président de la Banque mondiale, M. James Wolfensohn, a précisé que le terrorisme n'était pas spécifique au Pakistan. Ces propos ont rassuré les officiels pakistanais et les investisseurs étrangers. L'ambassadeur adjoint du Royaume-Uni chargé des relations économiques, à Islamabad, M. Roger Skykes, a précisé que la politique britannique d'investissement au Pakistan n'a pas changé malgré les incidents du 08 mai concernant l'attentat de Karachi. Le Royaume-Uni est le deuxième important investisseurs au Pakistan après les USA. Le 31 mai, la Banque asiatique de Développement a annoncé qu'elle envisageait pour Islamabad des prêts à hauteur de 3,25 milliards de dollars pour la période allant de 2002 à 2005. La Banque mondiale avait auparavant annoncé, le 17 mai, qu'elle accorderait un prêt de 500 millions de dollars pour faire face aux difficultés rencontrées dans sa lutte contre le terrorisme aux côtés des USA qui lui avait débloqué le 13 mai, la somme de 73 millions de dollars toujours à cet effet.   D.I.E.     © Photo BBC


Bangladesh Prime Minister, Begum Khaleda Zia REDUIRE LA DEPENDANCE VIS A VIS DE L'AIDE ETRANGERE OCCIDENTALE

Dacca, 06 mai 2002

Le Premier ministre du Bangladesh, Mme Khaleda Zia, a appelé les hauts fonctionnaires a renforcé les projets qui réduisent la dépendance vis à vis de l'aide étrangère et d'être sélectif sur les projets qui pourraient entretenir un lien de subordination avec l'assistance extérieure. Elle a précisé que le pays s'est libéré de la dépendance politiques et que nous sommes aujourd'hui dépendants des contributions venues d'ailleurs. Nous devons travailler ensembles de manière à entretenir notre amour propre. Elle a aussi expliqué de faire le meilleur usage possible des aides financières accordées d'autant que ces aides se font de plus en plus rares. Elle a appelé le service public à montrer toute l'impartialité, la discipline et la rigueur administrative nécessaire pour améliorer le bien-être du citoyen ordinaire. Elle a aussi appelé à lutter contre la corruption, accélérer la cadence administrative, faire reculer le harcèlement administratif, accélérer les procès et le paiement des pensions. Elle a rappelé que son gouvernement favorisait la bonne coordination des services publics, que son objectif principal était l'éradication de la pauvreté, l'éducation des femmes, la reforestation et la pisciculture.
Le 22 avril, le ministre bangladais des finances, M Saifur Rahman, avait annoncé que l'assistance étrangère ne représentait que 7% des dépenses de développements du pays, corrigeant l'idée reçue que le Bangladesh vivait principalement de l'aide étrangère. Il a expliqué que la réticence des pays donateurs occidentaux ne pouvait donc tellement se justifier. Il a ajouté que l'assistance de 5 à 6 de ces pays réunis représentent moins de la moitié de celle que le Japon apporte en aide au Bangladesh chaque année. Il a rappelé la présence importante de l'aide japonaise dans les projets d'infrastructure d'envergure depuis l'indépendance et que la contribution japonaise représentait 6 milliards de dollars dans les 30 années écoulées alors que l'aide de l'Union européenne dépasse légèrement le milliard de dollars. Mais le Japon ne s'égosie pas car ils ont les mêmes valeurs asiatiques et culturelles que les nôtres, a expliqué le ministre qui a venté les mérites d'accompagnement économique japonais au Bangladesh particulièrement pour la construction du pont sur la Jamuna. Les remarques du ministre sont consécutives aux accusations de corruption par un envoyé scandinave, contre lequel le gouvernement a protesté par la voie diplomatique. Il a aussi exprimé ses réserves contre les concepts ou terminologie occidentale telles que commission des droits de l'homme ou société civile en raison de leur inaptitude à s'insérer dans les pratiques asiatiques. Le 29 avril, il a expliqué que le Bangladesh doit abandonner l'habitude de vivre avec l'argent des autres. Le 10 mai, l'ambassadeur et le chef de la délégation de l'Union européenne, M. Esko Kentrschynskyj, en visite au Bangladesh, a précisé que l'Union européenne était le plus important partenaire du Bangladesh et que l'année dernière 52% des exportations du Bangladesh était destiné à l'Union européenne. Il a expliqué que les exportations du Bangladesh vers l'Union européenne correspondaient à 5 milliards d'euros par ans et que les exportations européennes vers le Bangladesh correspondait à 678 millions d'euros, que l'équilibre des échanges était en faveur du Bangladesh. Il en a conclut que les aides octroyées par l'Union européenne au Bangladesh représentaient de manière significative tant dans le domaine du développement que celui des échanges, une réelle présence dans le pays.   NFB-UNB     © Photo Bangladesh Government


Bangladesh map PAS DE TRANSIT POUR L'INDE PRECISE LE DIRECTEUR DES SERVICES SECRETS BANGLADAIS

Dacca, 28 mai 2002

Les services de renseignements du Bangladesh sont fermement opposés à la proposition d'attribuer le transit par voie de terre et d'eau de marchandise, arguant que cela entraînera de nombreux problèmes pour la défense du pays, sa santé socio-économique et son atmosphère géopolitique. La proposition indienne de faire transiter les marchandises à travers le Bangladesh est boudée par les analystes bangladais principalement en raison de ses implications sur la sécurité du pays, ont précisé les services de renseignements dans un rapport adressé au ministère bangladais des affaires étrangères. Le rapport qui a été établi par le directeur général des services de renseignements (DGFI) est tombé au bon milieu des tentatives indiennes de pression sur Dacca afin que ce dernier accepte d'attribuer à l'Inde le transit à travers le Bangladesh de ses marchandises pour approvisionner les états orientaux. Le DGFI n'a pas pour autant expliquer comment une telle facilité pourrait nuire à la défense du pays ou à sa situation socio-économique ou encore géopolitique. Le DGFI a insisté qu'une telle mesure ne pourrait bénéficier qu'aux seuls états indiens du Nord-Est tel que le Tripura en terme de commerce à travers le Bangladesh. Arguant que la distance entre les états d'Assam et du Tripura était de 800 à 900 km et que l'état d'Assam était à une distance similaire de Kolkatta et qu'en raison d'un meilleur réseau routier, ferroviaire et aérien indien, il y a peu de chance que le territoire du Bangladesh puisse être utilisé pour le transit de marchandise entre les états concernés et c'était la même chose pour les états d'Arunachal Pradesh, du Nagaland et du Manipur. Le DGFI a toutefois ajouté que si le port de Chittagong était utilisé cela n'intéresserait que l'état du West Bengal et du Mizoram. Il estime que le réseau routier bangladais de piètre qualité ne pourrait pas supporter les gros transporteurs routiers indiens de 15 à 20 tonnes de capacité à moins de moderniser le réseau routier bangladais. Il précise que le Bangladesh n'a pas encore suffisamment développé ses infrastructures portuaires. La question a été discutée durant les négociations indo-bangladaises bilatérales mais Dacca a du claquer la porte estimant qu'il s'agit de question éminemment politique. En 1999, les deux pays se sont engagés à étudier chacun de leur côté les implications d'une décision de transit à travers le Bangladesh. Selon les sources, le gouvernement bangladais précédent n'a pas pris de décisions craignant une vive opposition publique. Cependant le ministère bangladais du commerce en décembre 2001 a approuvé le transit des produits fruitiers et autres produits similaires sur son territoire entre deux états indiens. Selon le ministère bangladais, il n'y avait que des transports de marchandises mais que d'autres décisions ne pouvaient être prises pour l'instant qu'après le feu vert du ministère bangladais des finances.   F.E.     © Photo FREEGK


© OSCISE 2002