Rome, 05 janvier 2000
La presse italienne a révélé que l’avion d’Indian Airlines qui a fait l’objet d’un détournement fin décembre transportait à son bord une importante personnalité et précise que le gouvernement suisse avait exercé une forte pression sur New Delhi à cause de sa présence. L’homme en question est M. Roberto Giori, âgé de 58 ans, et surnommé le roi de la billet de banque. Son entreprise, De La Rue Giori, détient le monopole des machines à imprimer et imprime les billets de banque d’environ 150 pays dans le monde. Il était en Inde pour une visite d’affaire avec son assistante et compagne, Mlle Christina Calabresi, avant de quitter l’Inde pour Kathmandou pour un court séjour. Depuis son retour en Suisse avec Mlle Calabresi, M. Giori, qui habite en Suisse a été secrètement accueilli et retenu par les autorités suisses et gardé sous haute surveillance par le gouvernement suisse, a rapporté le quotidien italien Corriere Della Sera.
Deux jours après le détournement, le 26 décembre 99, le ministre des affaires étrangères, M. Joseph Deiss, s’est longuement entretenu avec son homologue indien, M. Jaswant Singh, a rapporté la presse suisse. Selon le quotidien de Genève, Le Temps, le message aurait été dur et direct: « tout doit être fait pour obtenir la libération des passagers, mais à condition que la sécurité des passagers soit garantie ».
Le gouvernement suisse a mis en place une cellule de crise à Berne et dépêché un envoyé spécial, M. Hans Stalder, à Kandahar qui avait tenu régulièrement informé Berne. Selon les quotidiens, Republica et Corriere Della Sera, depuis son retour en Suisse M. Roberto Giori est maintenu dans un endroit secret afin que les pirates de l’air ne puissent pas réussir à l’identifier ou à le pister.
De La Rue Giori devrait produire la nouvelle version des dollars américains, le rouble russe, le mark allemand et les autres monnaies européennes. Il est facile d’imaginer les conséquences, écrit le Corriere, si les terroristes avaient découvert qui était parmi les passagers du vol Kathmandu-New Delhi. Juste après le détournement de l’avion, il était nécessaire pour le directeur de l’entreprise de garder le silence. Considérer comme un des hommes les plus riches et le plus protéger du monde, M. Giori est aussi un des hommes les plus discrets de la planète. Il n’aime pas la publicité de toute sorte et il est impossible d’obtenir sa photo. La comptabilité de son entreprise n’est pas publiée et le secret est garanti par la législation suisse. Le Republica sans citer ses sources, aurait joué un rôle de leader dans les négociations avec les pirates de l’air et ainsi aurait aussi contribué au bon dénouement de la prise d’otages.
T.H.
Londres, 03 Janvier 2000
Les trois britanniques enlevés par Ahmad Omar Sayyed Sheikh, un militant d’origine pakistanaise, libéré par le gouvernement indien de manière inconditionnelle en contrepartie des 155 passagers d’Indian Airlines otages des pirates de l’air, ont réagi violemment contre la décision du ministère britannique des affaires étrangères d’autoriser Ahmad Omar d’entrer en Grande-Bretagne sans aucune poursuite en son encontre.
Selon la mère d’un des trois britanniques enlevés, Mme Rhys Pamela, ce serait un « outrage » qu’Ahmad Omar puisse être libre. En effet, les affaires étrangères britanniques ont annoncé que le membre d’Harkat-ul-Ansar basé au Pakistan était un citoyen britannique et qu’il n’avait pas été condamné par aucun tribunal à l’étranger. La libération d’Ahmad Omar Sheikh est un signal pour que les autres puissent en faire autant, a poursuivi Mme Rhys Pamela.
Sheikh, âgé de 26 ans et ancien étudiant en Mathématique du London School of Economics, a été arrêté en 1994 pour avoir enlevé 3 britanniques. Il aurait attiré des anciens amis britanniques qu’il aurait persuadé de voyager à Saharanpur, en Uttar Pradesh, où ces derniers ont été enlevés avant d’être délivré par la police indienne. Sheikh était en prison à Delhi, en attendant d’être jugé sur des charges de terrorisme lorsqu’il a été libéré. Les victimes britanniques d’Omar Sheikh peuvent toutefois engagé une procédure à son encontre.
La libération de Maulana Masood par les autorités indiennes dans les mêmes circonstances a aussi été verbalement condamnée par Julie Mangan, 35 ans, qui aurait en vain rendu visite à Maulana Masood en prison pour récupérer le corps de son mari, Keith, et des 4 autres hommes enlevés et tués en 1995 lors d’un de leur séjour au Cachemire. Julie Mangan a qualifié de « scandaleux » la libération de Masood.
PTI
Pune, 03 janvier 2000
Le premier ministre indien, A.B. Vajpayee, a aujourd’hui ouvertement accusé le Pakistan d’être impliqué dans le détournement de l’avion d’Indian Airlines et précisé que New Delhi travaillera systématiquement de sorte que les pays de la communauté internationale déclare le Pakistan comme un pays terroriste. L’Inde espère que les USA puisse prendre des initiatives dans ce sens. Selon les informations en possession par le gouvernement relatives au détournement de l’avion, M. Vajpayee a expliqué qu’il s’agit d’un terrorisme soutenu par le Pakistan. Il a ajouté qu’en dehors de leurs demandes, les pirates de l’air ont voulu internationaliser le problème du Cachemire et chercher à isoler diplomatiquement l’Inde. Ils ont toutefois échoué misérablement et provoqué l’effet contraire en renforçant les condamnations internationales contre le terrorisme, alors que leur principal objectif était d’affaiblir l’unité de l’Inde et son intégrité territoriale, a-t-il expliqué. Il a estimé que la position de l’Inde sur le Cachemire s’est renforcée, fragilisant celle du Pakistan, puisque le recours à la terreur est devenue une menace de sécurité globale. Le 05 janvier, le premier ministre indien a refusé de commenter le rejet par les USA et le Royaume-Uni de la demande de déclarer le Pakistan comme un état terroriste par ces deux pays. Le 07 janvier, l’ambassadeur indien, Naresh Chandra, a annoncé que les USA n’avaient pas rejeté la demande de l’Inde et que Washington étudiait la question. T.H.
New Delhi, 08 Janvier 2000
Le jeune leader spirituel et le 17ème karmapa, Lama Ugyen Trinley Dorjee, âgé de 14 ans, considéré comme le numéro 3 dans la hiérarchie des leaders spirituels bouddhistes tibétains, après le Dalaï Lama et le Panchen Lama, s’est échappé de Lhasa et atteint Dharamshala, état d’Himachel Pradesh, en Inde, le mercredi 5 janvier en traversant le Népal via Gorakhpur et Lucknow. Le statut spirituel du lama est reconnu tant par Pékin que par le Dalaï Lama lui-même dont le gouvernement en exil est à Dharamshala. Selon les sources, le lama qui aurait fuit le Tibet avec sa soeur et 5 autres personnes ont rencontré le Dalaï Lama. M. Tashi Wangdi, ministre des affaires religieuses et culturelles du gouvernement tibétain en exil a annoncé que le Karmapa avait voyagé plusieurs jours, à pied, à partir du Tibet à compter du 28 décembre 99. M. Wangdi a précisé que le gouvernement tibétain avait été surpris par la venue du karmapa.
Dans le milieu bouddhiste en Inde sa venue a lancé la polémique autour de sa fuite comme étant un complot politique de la Chine et le lama Shamrpa Rimpoche, numéro 2 de la lignée du Kagyu, a appelé le gouvernement indien a rejeté toute forme de demande venant de la part du karmapa en fuite. Il a aussi ajouté qu’il s’opposerait juridiquement à toute forme d’autorisation accordée par le gouvernement indien au karmapa qui pourrait mettre en danger la couronne et le monastère, réclamer la succession du trône. Ugyen Trinley Dorje a été intronisé le 27 septembre 1992. C’est la première fois que la Chine avait reconnu l’intronisation du bouddha vivant. Les chinois ont occupé la Tibet en 1951. Un autre leader spirituel, Agya Rimpoché, avait quitté le Tibet pour les USA en guise de protestation contre la politique religieuse de Pékin dans la région.
La fuite et la traversée de manière anonyme du territoire indien par le karmapa en fuite est aussi devenu une affaire embarrassante pour les autorités chargées de la sécurité du territoire indien. Le groupe de 7 personnes est passé à Delhi, à McLeodganj et traversé les états du Punjab et de l’Haryana avant de se rendre à Dharamshala sans se faire remarquer. Interrogés, les services de renseignements indiens ont expliqué que le mouvement des tibétains à la frontière était monnaie courante qu’ils n’avaient pas de restrictions de circulation.
Le 10 Janvier le karmapa en fuite a officiellement demandé l’asile politique en Inde et sa demande ne devrait en aucun cas affecter les relations indo-chinoises dès lors qu’il s’agit d’une affaire humanitaire. Le lieu de résidence du karmapa est tenu secret après que les autorités indiennes aient pris connaissance de son rang. Le 11 janvier après de longues discussions, l’Inde a décidé de ne pas accorder le statut de réfugié politique au 17ème karmapa, pour l’instant. En même temps New Delhi est opposé à la déportation du leader spirituel compte tenu de son importance dans le monde, par conséquent l’Inde a accepté son statut de réfugié politique de facto. La Chine a fait savoir de son côté à travers son porte-parole des affaires étrangères, M. Zhu Bangzao, qu’elle ne souhaitait pas que New Delhi accorde l’asile politique au karmapa en fuite selon les accords bilatéraux indo-chinois relatifs aux 5 principes (panchsheel) de coexistence pacifique entre les deux géants. L’Inde a de son côté décidé de suivre 4 principes : pas d’asile politique, pas de déportation, pas d’ingérence dans les affaires religieuses tibétaines et sur la couronne noire de Rumtek, acceptation d’asile politique de facto. D’autre part une querelle interne au bouddhiste a éclaté. Ugyen Trinley Dorje n’est pas reconnu par le monastère de Rumtek, situé au Sikkim, comme étant le 17ème karmapa.
D.H.
Chicago, 23 janvier 2000
Des experts indiens, au nombre de 40, travaillant sur une base aérienne américaine de Randolph ont été arrêtés dans un raid entrepris par les agents de l’immigration. Parmi ces experts figurent 2 femmes, toutes enceintes, arrêtés par des agents assermentés des services de l’immigration et de la naturalisation (INS) à San Antonio, au Texas. Les personnes ont été libérées le lendemain. Selon l'INS, l’arrestation surprise est consécutive à 6 mois d’enquête conduite sur les visas des 40 personnes séjournant au USA pour des travaux de recherche et de développement informatique sur la base militaire. Selon M. Chandrasekhar Reddy, un des ingénieurs arrêté le 20 janvier, les experts auraient manifesté aucune résistance mais que cette expérience était très humiliante. Ils auraient été emmenés comme des criminels. En fait les agents de l’immigration auraient procédé à des arrestations parce que les experts n’avaient pas de passeports revêtus de visa sur eux, documents que la plupart des experts avaient laissé en sécurité à leur domicile. Les 40 experts ont été légalement introduits aux Etats-Unis par 2 sociétés indiennes, Softech et Frontier, spécialisées dans la recherche des contrats de fabrication de logiciel pour la force aérienne.
Suite à cet incident, l’ambassadeur indien aux USA, M. Naresh Chandra, a annoncé le 28 janvier que l’Inde a officiellement protesté auprès du département d’état américain contre les agissements spectaculaires des services d’immigration américaine et le département d’état américain s’est engagé à ouvrir une enquête.
D.H.
Londres, 19 janvier 2000
L’Inde et les Etats-Unis ont décidé d’établir un groupe de travail commun pour contrer le terrorisme et travailler ensemble afin de s’assurer que les auteurs du récent détournement d’avion puissent être produits en justice. La décision a été prise durant la dixième session des pourparlers en cours entre le ministre indien des affaires étrangères, M. Jaswant Singh et le secrétaire d’état adjoint américain, M. Strobe Talbott. Cette entente est importante dans un contexte où le rejet par Washington de la demande indienne, à déclarer le Pakistan comme pays terroriste, était devenu probable. La première réunion du groupe de travail se fera dés le début du mois de février sur les thèmes portant sur la sécurité, la non-prolifération, le désarmement, les relations bilatérales, le développement régional et d’autres affaires d’importance. Les deux pays se sont entendus sur le besoin d’intensifier et d’élargir les pourparlers. Les officiels ont annoncé que les discussions se sont déroulées de manière constructive et positive en maintenant un dialogue continuel. La délégation indienne durant les pourparlers était composée de l’ambassadeur indien aux USA, M Naresh Chandra, le secrétaire adjoint au désarmement, M. Rakesh Sood, le secrétaire adjoint aux affaires américaines, M. Alok Prasad et le secrétaire adjoint aux affaires iraniennes, pakistanaises et afghanes, M. Vivek Katju.
Quelques jours auparavant, le ministre indien des affaires étrangères, M. Jaswant Singh et son homologue italien, Lamberto Dini ont décidé le 12 janvier à Rome de coopérer étroitement dans la lutte contre le terrorisme international et le crime organisé. Le détournement de l’avion avait aussi été abordé lors de l’entrevue des deux ministres. Selon M. Dini, tous les moyens à sa disposition seront utilisés pour lutter contre le terrorisme international quelles que soient leurs origines. La visite de M. Singh fait suite à un nouveau contact après un long moment d’absence des relations entre les deux pays. Les accords entre les pays portent sur la coopération étroite sur le terrorisme et le fait de tenir davantage de consultations mutuelles à cet effet.
T.H.-AFP
New Delhi, 20 janvier 2000
Le général Musharraf a été accueilli en grande pompe à Pékin par les autorités chinoises. Les références chaleureuses faites par le numéro 2 de la hiérarchie chinoise, le président du parlement chinois, Li Peng et le premier ministre Zhu Rongji, démontrent l’importance de l’attachement aux relations chinoises avec le Pakistan. Le général Musharraf a aussi rencontré le président chinois Jiang Zemin.
Un tel accueil est accordé aux visiteurs étrangers que les chinois considère comme étant leur allié dans la poursuite de leur politique étrangère. L’étroite collaboration avec le Pakistan avait longtemps été la politique de la Chine en Asie du Sud. Une telle entente n’a pas surpris New Delhi qui sait que les relations sino-pakistanaises sont traditionnellement cordiales et multidimensionnelles.
Les médias chinois, tous appartenant à l’état, ont aussi vanté les mérites du dirigeant pakistanais en visite officielle à Pékin. Le général a reçu un soutien inconditionnel, politique et diplomatique de la Chine. La Chine poursuit un partenariat de compréhension avec le Pakistan et devrait faire de nouveaux efforts afin de consolider et faire progresser les relations sino-pakistanaises, a précisé M. Jiang Zemin en s’adressant à M. Musharraf.
M. Li Peng a ajouté que les relations et la coopération amicale entre les deux pays avaient été renforcées alors que la coopération politique, économique, militaire, scientifique, culturelle et autres ont déjà porté leurs fruits. Durant les pourparlers, le premier ministre chinois a précisé que le soutien de la Chine au Pakistan se ferait sans rapport avec ses affaires internes et leurs conséquences sur le plan international. M. Jiang a estimé que la Chine et le Pakistan étaient de bons voisins et que leur amitié basée sur les intérêts fondamentaux des peuples des deux pays avait résisté aux effets du temps. Il a ajouté que l’entente mutuelle et soutien des deux pays résultaient de l’adhésion aux principes de la coexistence pacifique et précisé que le Pakistan devait toutefois accéder à davantage de stabilité sociale et de développement économique. Il a expliqué que la Chine poursuivrait de bonnes relations avec tous ses pays voisins selon les 5 principes de coexistence pacifique et qu’elle n’interviendrait pas dans les affaires internes des autres pays.
Le général Musharraf a qualifié son voyage de fructueux et a remercié les leaders chinois pour leur compréhension et leur soutien à travers les années. Il a souhaité que la coopération et l’amitié puissent être cimentées durant le nouveau siècle. Le général est arrivé en Chine pour 2 jours sur invitation du premier ministre chinois.
Durant les pourparlers le Pakistan aurait entretenu des discussions très étroites sur le problème du Cachemire avec l’Inde, sa capacité de retenue et sa responsabilité vis à vis de l’arme atomique, sur le contenu actuel du CTBT et la nécessité d’un désarmement nucléaire global.
PTI.
Beïjing, 17 janvier 99
La Chine a officiellement soutenu le général Pervez Musharraf en mettant de côté ses inquiétudes des conditions dans lesquelles celui-ci est arrivé au pouvoir. Estimant que les pays occidentaux ne pouvaient pas critiquer le système politique communiste chinois, qu’il était de même pour le régime militaire au pouvoir à Islamabad, s’agissant d’une affaire interne au Pakistan. La Chine a déclaré, à travers son porte-parole des affaires étrangères, Zhu Bangzao, lors de la visite officielle de 2 jours du général pakistanais à Pékin, que les affaires internes du Pakistan ne pourraient en aucun cas affecter les relations longues et profondes entre les deux pays, que la Chine ne pourrait jamais se permettre d’interférer dans les affaires internes pakistanaises. Le porte-parole a ajouté que la Chine respectait la décision du peuple pakistanais et espérait que celui-ci gérera les différentes affaires de manière indépendante.
Pékin, principal pourvoyeur de technologie nucléaire au Pakistan, avait déclaré son inquiétude suite au coup d’état militaire survenue en octobre dernier. Mais actuellement ses inquiétudes sont passées au second plan et les 2 pays souhaitent maximiser leur coopération. Le général Musharraf a rencontré M. Li Peng, chef du parlement chinois, et le président chinois, Jiang Zemin. Le général avait visité la Chine au mois de mai 99 durant la période d’affrontement militaire entre l’Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire.
Le Pakistan et la Chine ont, dans la foulée, signé un accord portant sur une coopération technique et économique destinée à développer davantage les relations commerciales entre les deux pays. L’accord a été suivi de discussions formelles entre l’exécutif en chef pakistanais, le général Musharraf et le premier ministre chinois Zhu Rongji. Les discussions entre les deux personnes ont été portées sur l’exploration des moyens dans le développement des relations commerciales, des investissements chinois particulièrement dans les domaines des pesticides, de la manufacture de jouet et de la technologie de communication.
Reuters
New York, 18 janvier 2000
Le Pakistan est davantage équipé pour installer des têtes nucléaires sur ses missiles et les lancer contre l’Inde, a expliqué George Perkovich, expert américain sur l’Asie du sud, qui a récemment écrit un ouvrage sur la bombe nucléaire indienne. Cette information a été annoncée par l’auteur lui-même lors d’une interview qu’il a accordé au magazine « American ». Il a précisé que le Pakistan avait deux programmes de missiles qui sont en compétition entre eux. Celui des laboratoires AQ Khan, qui possède les missiles Ghauri, soutenu par la Corée du Nord et celui de l’Organisation pakistanaise de l’Energie atomique, possédant des missiles, assisté par la Chine.
Ces deux programmes pakistanais sont en compétition pour gagner de l’argent et en prestige, afin d’obtenir le titre de principal pourvoyeur de la puissance stratégique pakistanaise, a expliqué George Perkovich. Selon l'expert, les scientifiques pakistanais sont hors de contrôle, particulièrement Abdul Qadir Khan, alors qu’en Inde ils sont beaucoup plus sobres. Il a décrit M. Khan, dont le Pakistan en a fait le père de la bombe atomique, comme étant un scientifique fou qui tient des propos outrageux. Il fait des affaires avec la Corée du Nord, qui lui procure des missiles. C’est un mauvais touriste, a poursuivit l’expert. Une des principales questions pour le général Pervez Musharraf est de savoir s’il est capable de contrôler cet homme, s’est interrogé Perkovich. En Inde, a-t-il poursuivit, vous avez des scientifiques nettement plus sobres mais le gouvernement cherche à mettre en place des moyens de mettre des limites à ces hommes. Ils sont des héros nationaux, a expliqué l’expert.
I.E.
New Delhi, 10 janvier 2000
Afin de financier de diverses activités subversives en Inde, les services secrets pakistanais (ISI) ont mis en place toute une structure, à Peshawar, d’impression et de contrefaçon de billets de banque indiens qui sont ensuite écoulés par de nombreuses personnes sous le nom de code « savari ». De nombreux endroits au Népal, où l’ISI a établi une base permanente afin d’aider et d’encourager les activités terroristes en Inde, sont utilisés pour la distribution, aux organisations terroristes, des billets de banque contrefaits.
Selon les sources du ministère indien de l’intérieur, l’arrestation d’un agent diplomatique de l’ambassade pakistanais du Népal chargé de faire circuler des faux billets indiens à Katmandou, représentait seulement une partie de l’iceberg. Le racket existe depuis un certain temps et les distributeurs sont actifs non seulement au Népal mais aussi à l’intérieur de l’Inde, selon les sources officielles. Les distributeurs de l’ISI ont utilisé des victimes pauvres. En citant les propos d’un interrogatoire d’une femme, qui aurait travaillé comme « savari » et qui avait été arrêtée durant la dernière semaine de décembre 1999, les sources ont précisé que la femme aurait accepté un sac d’un étranger à la gare des chemins de fer de Lahore pour le remettre à un endroit de la vieille ville de Delhi contre une certaine somme. Après son arrestation, il est apparu que son sac contenait plus de 300.000 roupies de faux billets indiens. Les enquêteurs ignorent encore l’importance de ce trafic. En attendant les services de l’ISI tenteraient d’ouvrir d’autres centres d’activités au Népal, la zone frontalière indo-népalaise est peu surveillée. D'autre part selon les informations obtenues des militants arrêtés, l’ambassade du Pakistan à Katmandou transmettait des informations vitales à l’ISI et aux militants cachemiris. Certains ont même confessé que des explosifs leur avaient été donnés par les officiels diplomatiques eux-mêmes.
Les autorités népalaises ont arrêté et expulsé, le 05 janvier, un agent diplomatique pakistanais, Wassim Saboor, chargé des services de visas, pris en flagrant délit, de transmission de faux billets de banque de 50.000 Rs indiennes à un agent de police qui s’est fait passé pour fonctionnaire népalais. Wassim Saboor aurait conservé à son domicile 20 millions de roupies détruits au dernier moment. Selon les sources, ce serait un véritable complot mis en place par le Pakistan pour entretenir des activités subversives contre l’Inde. D’après les enquêtes, environ 300 hommes d’affaires cachemiri auraient ouvert leur bureau au Népal dont la majorité sont des couvertures pour lancer des activités subversives contre l’Inde.
PTI.
New York, 10 janvier 2000
Le Sri Lanka est le second pays à signer la convention des Nations-Unies pour la suppression du financement du terrorisme, qui a été ouverte à la signature le 10 janvier aux Nations Unies, à New York. La France a été le premier pays à signer la convention, suivi par le Sri Lanka à travers son représentant permanent aux Nations-Unies, M. John de Saram. La Convention internationale pour la Suppression du Financement du Terrorisme a été adoptée par l’assemblée générale des Nations-Unies le 09 décembre 99 et entrera en vigueur après la signature et la ratification par 22 pays.
En plus de la France et du Sri Lanka, les USA, le Royaume-Uni, la Finlande, Malte et la Hollande auraient déjà signé la convention dès le premier jour de l’ouverture à la signature. Le Sri Lanka, comme vice-président du comité Ad-hoc des Nations-Unies pour l’élimination du terrorisme, a été très impliqué dans la négociation de la convention. La convention oblige les états signataires à surveiller la collecte des fonds par des organisations qui soutiennent le terrorisme dans d’autres pays. La convention exige des états signataires le blocage et l’empêchement de l’accès à des fonds collectés à cet effet, ainsi que de poursuivre ou d’extrader les personnes reconnues coupables d’être impliquées dans de telles activités pour des organisations terroristes. Cette convention couvre la collecte des fonds soit de manière directe ou indirecte à travers des réseaux de charité.
La convention est d’un intérêt certain pour le Sri Lanka dans sa lutte contre le LTTE. Celui-ci possède un vaste réseau d’organisations dans plusieurs pays, qui collectent des fonds pour les activités terroristes au Sri Lanka souvent opérant sous couvert d’activité d’organisation de charité, de bien-être ou culturelle. Les USA ont officiellement déclaré et publié dans leur liste des organisations terroristes, le mouvement mondial tamoul et le groupe nommé fédération des associations canadiennes de tamouls (FACT), comme étant des organisations connues pour agir en faveur du LTTE.
Le Canada est le pays qui héberge la plus grande communauté tamoule en dehors du Sri Lanka dont de nombreux membres sont soupçonnés d’être des sympathisants du LTTE. Selon les sources, environ 8,4 millions de dollars transiteraient du Canada au Sri Lanka pour financer les activités terroristes. Le financement principal du LTTE proviendrait du Canada, des USA, de l’Inde et des pays d’Asie du Sud-Est.
D.N.