INFORMATIONS INTERIEURES


ACCORD BILATERAL DE CESSEZ-LE-FEU AU SRI LANKA

Colombo, 22 février 2002

Le Sri Lanka a officiellement approuvé la signature historique d'un cessez-le-feu indéfinie avec le LTTE qui engagent le gouvernement srilankais et les forces rebelles à arrêter les opérations offensives sur terre, sur mer en l'air tout comme les assassinats, les sabotages, les missions suicides et les enlèvements. Cet accord entré, en vigueur le lendemain, a été facilité par la médiation norvégienne. Il permet aux parties belligérantes de tenter de mettre un terme au conflit ethnique qui secoue le Sri Lanka depuis une vingtaine d'années en multipliant les mesures réciproques de confiance. Le texte de l'accord, qui a été officiellement approuvé par le gouvernement sri lankais a été rendu publique par l'ambassadeur norvégien, M. Jon Westborg, par une publication officielle à Oslo. Le document a été signé par le leader des rebelles, M. Vellupillai Prabhagaran et le Premier ministre srilankais, M. Ranil Wickremesinghe. L'accord a été immédiatement attaqué par le Président srilankais, Mme Chandrika Kumaratunga qui a reproché au gouvernement d'outre-passer les procédures constitutionnelles, parlementaires et d'avoir abandonner une politique consensuelle nationale. Le 18 février, le LTTE a annoncé qu'il maintenait son souhait de voir la conduite des négociations avec le gouvernement srilankais sur le sol indien malgré une forte opposition politique et médiatique indienne contre l'entrée officielle sur le territoire indien d'une organisation interdite par New Delhi. Le choix du sud de l'Inde pour la conduite des négociations a été retenu en raison de problèmes de santé de M. Anton Balasingham, idéologue de l'organisation LTTE et de la proximité du Sri Lanka. Toutefois le début des négociations ne pourra avoir lieu que si l'interdiction qui pèse sur le LTTE est levée au Sri Lanka, condition préalable exigée par les rebelles. Or la levée de l'interdiction est une affaire très controversée dans le pays particulièrement au sud. La majeure partie de l'opposition srilankaise conduite par Mme Chandrika Kumaratunga, s'est opposée à la levée de cette interdiction préalablement aux pourparlers. Les parties politiques minoritaires musulmans, de leur côté ont demandé un rôle à jouer dans les négociations avant l'application de tout accord avec les rebelles. Des deux côtés des signataires, les positions extrémistes existent consistant à n'accorder aucune concession à la partie adverse. Le Premier ministre srilankais avait annoncé que le processus de paix pourrait prendre plusieurs mois sinon quelques années. Environ 60.000 personnes ont été tuées lors de cette guerre civile qui dure depuis 20 ans.   H.T.     © Photo The Island


Indian Prime Minister, Atal Behari Vajpayee DES RESULTATS INQUIETANTS POUR LE BJP

New Delhi, 24 février 2002

Le parti au pouvoir, en Inde, le Bharathya Janata Party (BJP) a essuyé une cuisante défaite aux élections, dimanche 24 février, en perdant le principal état d'Uttar Pradesh et abandonnant trois autres états entre les mains des partis de l'opposition. Les résultats démontrent un rejet de la campagne électorale conduite par le BJP qui a ignoré les affaires locales et paradoxalement appelé à un vote patriotique de confiance en soutien au gouvernement central dans sa lutte contre le terrorisme, ce qui du reste à résulter à une augmentation de la tension à la frontière indo-pakistanaise. Toutefois la situation au parlement est en faveur du BJP car aucune coalition ni aucun parti de l'opposition peut se permettre de former un gouvernement alternatif à celui de la coalition conduite par le BJP. Le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a expliqué que la défaite de son parti dans quatre états était liée à des facteurs locaux et que cela ne concernait pas les décisions à l'échelle nationale. Les résultats électoraux des états d'Uttar Pradesh, du Punjab, d'Uttaranchal et du Manipur sont toutefois ressentis comme un choc au BJP. Le parti n'est présent actuellement que dans les états du Gujarat, de Goa, du Himachal Pradesh et de Jharkhand. Le parti qui a promis de changer le scénario de la politique indienne, n'a finalement pas réussi à faire face à ses rendez-vous électoraux. Dans les années 90, le BJP était ressenti comme étant la seule alternative au parti du Congrès et au Janata Dal. Les Indiens s'attendaient à une classe politique transparente et dépourvue de corruption. Mais le BJP n'a pas réussi à donner cette image depuis ces quatre dernières années. Suite à l'affaire tehelka en 2001, les Indiens se sont rendus compte que le BJP n'était pas différent des autres partis et même de certains points de vue encore plus corrompu. Ensuite est venue l'affaire des UTI et le rapport du Contrôleur général. Avec ses affaires, la confiance nationale dans ce parti politique est tombée. Dans l'état d'Uttar Pradesh, le BJP s'est livré à toutes sortes de tractations pour pouvoir survivre. A Delhi, le BJP a utilisé une politique double lorsque le parti Samata a tenté de le déstabiliser ce qui a du reste rendu la classe moyenne mécontente. L'appréciation de la politique hindouiste agressive s'est limitée aux castes supérieures. Les musulmans, les dalits et les autres castes inférieures ont toujours été inquiétées par le BJP. Pour éviter cette couleur politique, le gouvernement s'est donné une alliance démocratique nationale mais cela n'a pas plu aux fondamentalistes hindous. Importuné par la corruption et maintenu sous pression par les fondamentalistes hindous, le gouvernement de Vajpayee n'a pas réussi à élargir son audience électorale. Les attaques sur les chrétiens, la volonté de modification des ouvrages scolaires et les difficultés rencontrés avec la communauté musulmane n'a pas permis de maintenir sa popularité.   Z.A.- H.T.     © Photo The Tribune


Abdul Gani Bhat, Président of APHC LE HURRIYAT FORME UNE COMMISSION ELECTORALE

Jammu, 13 février 2002

Le président de la conférence de tous les partis du Cachemire, le Hurriyat (APHC), composé de 23 partis politiques au total réclamant l'indépendance du Cachemire, M. Abdul Ghani Bhat, a annoncé la création d'une commission électorale et les noms des six membres de cette commission dont la constitution est soumise à autorisation pour organiser des élections au Jammu et Kashmir et au Cachemire occupé par le Pakistan (CoP). Les co-présidents de la commission serait M. Tapan Kumar Bose, qui dirige le Centre sudasiatique des droits de l'homme et l'ancien doyen de la justice pakistanaise, M. Sajjad Ali Shah. L'un représentera le Cachemire indien et l'autre le Cachemire pakistanais. Les autres membres de la commission sont M. Vaid Bhasin, éditeur du Kashmir Times, le Dr Zafar Mehdi, un académicien de l'Université du Kashmir, M. Sadiq Wahid Raja, un doctorant de l'Université de la Harvard, un juge à la retraite de la partie du CoP, M. Raja Khursheed. En annonçant la nouvelle à Srinagar, le président de la Hurriyat, M. Bhat, a expliqué que les personnes concernées ont accepté les efforts du Hurriyat pour conduire des élections au Jammu et Cachemire et au CoP. L'intérêt d'avoir choisi ces personnes consiste à élire de vrais représentants du peuple qui pourrait engager des négociations tripartites avec l'Inde et le Pakistan. Toutefois la région du Nord du Cachemire directement administrée par le Pakistan n'est pas représentée. Selon M. Bhat, les six personnes sélectionnées par le Hurriyat sont des hommes intégres et il estime que New Delhi ne pourra pas créer des obstacles à la création de la commission. Il a expliqué que les Pakistanais n'ont pas été consultés sur la composition de cette commission. Le président Bhat a précisé qu'il avait informait l'Inde et le Pakistan de cette décision et espère qu'il n'y aura pas de rejet des deux côtés. M. Bhat a expliqué que le Hurriyat ne participera pas aux élections législatives qui devraient se tenir au cours de cette année au Jammu & Kashmir. L'actuel ministre en chef du Jammu & Kashmir, M. Farooq Abdullah, a précisé, après l'annonce de la création de la commission par le Hurriyat, que la conférence ne voulait pas se présenter aux élections de peur de les perdre. Il a expliqué que la conférence n'avait pas de légitimité en terme de réprésentation dans le processus électoral et ajouté que les résultats des urnes pourraient clairement établir la légitimité de la conférence et qu'il souhaitait voir une réelle compétition électorale avec sa participation. M. Bhat avait expliqué que la formation d'une commission n'avait rien à voir avec l'élection d'un quelconque gouvernement. Il a exliqué que le Hurriyat a formé cette commission pour mettre un terme aux rumeurs et aux confusions concernant les objectifs de la conférence. Selon les experts, la création d'une telle commission permettrait l'existence parallèle d'une seconde commission électorale et que donc cette initiative serait opposée par New Delhi d'autant que la participation des étrangers, c'est-à-dire des Pakistanais, à cette commission sur le sol indien rendrait cette commission illégitime.   B.B.     © Photo BBC


Nepal maoists flag PLUS DE 200 VICTIMES LORS DES AFFRONTEMENTS AU NEPAL

Katmandou, 16 février 2002

Au moins 128 personnes ont été tuées lors de 3 attaques perpétrées le 16 février par les insurgés maoïstes dans l'ouest et le sud du Népal. Sur les 128 victimes figurent 48 soldats népalais et 75 policiers, 4 fonctionnaires et un civil. Le cabinet ministériel a du se rassembler pour discuter des mesures à prendre contre la plus violente des attaques des maoïstes depuis la mise en place de l'état d'urgence dans le pays, le 26 novembre dernier. L'attaque fait suite au souhait du Premier ministre népalais, M. Sher Bahadur Deuba, de prolonger de 3 mois l'état d'urgence. De telles mesures ont fait suite après l'échec des négociations avec le gouvernement. La prolongation de l'état d'urgence peut être votée dans la mesure où le parti au pouvoir, celui du Premier ministre, détient 113 des 205 sièges parlementaires. L'opposition a toutefois accepté de soutenir la prolongation de ces mesures à condition que le Premier ministre change la constitution afin de former un gouvernement intérimaire pour la tenue d'élections démocratiques et transparentes en 2004 ainsi que la mise en place d'un programme d'élévation sociale. La prolongation des mesures d'urgence a été acceptée et votée. Selon le Premier ministre, de telles mesures ont permis de maintenir l'ordre public et d'entretenir la confiance populaire. Il a reconnu qu'il ne pouvait pas venir à bout des maoïstes en quelques semaines. Ces derniers luttent pour une république communiste au Népal depuis 1996 entraînant la mort de 2300 personnes. La Russie a vigoureusement condamné l'attaque des maoïstes du 18 février en qualifiant ces attaques de barbaries et a appelé les forces du Népal à repousser les terroristes népalais. Le 21 février, les forces de sécurité ont tué 49 maoïstes et arrêté 15 autres lors de divers affrontements. Le 25 février, 8 maoïstes dont une femme, ont été tués lors des affrontements avec les forces de sécurité. Le même jour plus de 80 autres maoïstes auraient été tuées lors des affrontements et des opérations de lutte contre le terrorisme. Selon les observateurs, les autorités népalaises semblent gagner du terrain sur les rebelles. La rébellion maoïste a sérieusement heurté l'économie du pays. Les rebelles utilisent toutes les tactiques de guérilla et les autorités ont besoin de moyens, de temps et de la chance pour les maîtriser. Le gouvernement souhaite maintenir la pression sur les rebelles et a entrepris d'augmenter le budget de la défense de plusieurs millions de dollars. Selon certaines sources, une solution militaire ne pourrait pas mettre un terme au conflit mais bien le dialogue et le développement des zones rurales et l'éradication de la pauvreté. Le 19 février, le roi Gyanendra a appelé le pays à l'unité lors de l'anniversaire du jour de la démocratie pour faire face aux insurgés. Il a aussi manifesté son inquiétude quant à l'avenir et le bien-être du Népal. Le jour de la démocratie commémore la révolution de 1951 conduite par le parti du Congrès népalais qui a destitué le régime monarchique des Rana pour mettre en place une monarchie constitutionnelle. L'armée a reconnu avoir tué 500 rebelles et arrêté 1500 autres depuis l'instauration de l'état d'urgence. Selon le gouvernement, plus de 300 officiers et soldats sont morts dans les affrontements.   N.I.-K.P.     © Photo AP


Woman victim showing a poster to stop acid violence AUGMENTATION ALARMANTE DES CRIMES D'ATTAQUE A L'ACIDE

Dacca, 25 février 2002

Les crimes utilisant des acides afin de défigurer les victimes ou parfois même les jeunes femmes sont en forte augmentation au Bangladesh. Le gouvernement bangladais a, pour lutter contre ces pratiques, renforcer la législation en allant jusqu'à attribuer la peine capitale pour les contrevenants. Cette législation est tout de même arrivé en retard pour celles qui ont déjà été attaquées et leur seul espoir dépend de la Fondation des Survivants d'attaque à l'Acide du Bangladesh. Ce groupement a été mis en place en 1998 par Salma Ali pour permettre une réhabilitation aux victimes. La pluspart sont des femmes, souvent défigurées, elles sont incapables psychologiquement de surmonter leur nouvel handicap pour une insertion sociale. La fondation leur apporte de l'aide économique, médicale et un environnement d'accueil. Elle s'occupe aussi de lutter contre le traffic de femmes et apporte un soutien juridique pour celles en instance de divorce ou celles torturées pour des questions de dots. Les attaques par acide se sont tellement multippliées ces derniers temps que le gouvernement a du prendre des mesures draconniennes. Selon une enquête récente, environ 250 personnes pour la plupart des femmes, ont été gravement brulées par l'acide pour l'année 2001, et 200 autres durant l'année précédente. Deux lois désormais interdisent l'usage de l'acide : l'une la vente des acides dangeureux et l'autre son usage contre les femmes. Elles ont été approuvées par le Premier ministre bangladais, Mme Begum Khaleda Zia début février. Cette loi qui propose la peine capitale doit être votée par le parlement avant d'entrer en vigueur. Selon le ministre bangladais de la justice, M. Maudad Ahmed, les crimes à l'acide se sont consédérablement multiplié depuis les cinq dernières années. Les responsables de la fondation de leur côté estiment que le soutien manifesté par la population est le principal moyen de lutte contre les attaques à l'acide. Selon les organisations des droits des femmes, les lois déjà existantes ne sont pas suffisement appliquées. Une jeune fille de 13 ans a ainsi été défigurée et brulée à plusieurs endroits du corps parce que sa mère avait refusé une proposition de marriage avec le fils du voisin, en raison de son jeune âge de sa fille. La police estime que 10% des coupables sont arrêtés et encore moins sont présentés devant un tribunal en raison d'un système judiciaire mal adapté auquel s'ajoute le manque de moyens des victimes à engager une action judiciaire. L'utilisation de l'acide peut tuer une jeune personne. Ces moyens sont aussi utilisés contre des jeunes belles filles, une véritable menace au Bangladesh, explique M. Salma Ali. Un médecin spécialisée dans la chirurgie plastique a expliqué qu'il recevait environ trois personnes chaque semaine durant ces derniers mois.   N.F.B.     © Photo AFP


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