ECONOMIE


Unit Trust of India, logo LA CROISSANCE INDIENNE EN HAUSSE MALGRE LES TENSIONS A LA FRONTIERE

New Delhi, 14 décembre 2002

Les indicateurs économiques précisent que la croissance indienne est en hausse et le sera d'ici le mois de mars 2003 malgré une mousson maigre et la tension à la frontière avec le Pakistan, ont précisé les sources officielles. A ces facteurs défavorables viennent s'ajouter l'augmentation du prix du pétrole, l'incertitude du redressement international de la croissance économique et des échanges internationaux auquel il faut ajouter les tensions dans la région du Golfe. Malgré ce contexte, pour le moins décevant, les objectifs de la croissance indienne sont maintenus, soit entre 5 et 5,5%. Ces prévisions peuvent toutefois être affectées par une éventuelle guerre des USA contre l'Iraq en raison de l'augmentation supplémentaire du prix du baril de pétrole et du retard pris par les pays latino-américains à redresser leur situation économique. Le gouvernement indien a déclaré que ses principaux objectifs étaient d'accélérer les réformes structurelles, d'améliorer rapidement les infrastructures, de consolider la fiscalité, d'accélérer l'investissement et la privatisation. Au début du mois de décembre, la Banque mondiale, a averti New Delhi que ses projections de croissance seraient affaiblies en raison du déficit fiscal et de la lenteur des réformes, que le pays a besoin d'accélérer la réduction de la pauvreté et de l'illettrisme spécialement dans les états d'Uttar Pradesh, du Bihar et du Madhya Pradesh afin d'atteindre les objectifs recherchés. La Banque mondiale a toutefois reconnu les énormes progrès réalisés par l'Inde dans la réduction de la pauvreté durant les dix dernières années tout en précisant que les progrès dans le domaine de la santé étaient encore lents. L'Inde occupe la seconde place parmi les pays dont les projets sont financés par la Banque mondiale. Actuellement 69 projets, hormis ceux du secteur privé, sont financés par cette institution internationale à hauteur de 12,9 milliards de dollars à la fin septembre 2002. Le gouvernement indien envisage la restructuration du système des taxes et la limitation des dépenses publiques afin de réduire le déficit budgétaire. L'inflation dans le passé avait pour habitude de remonter après une maigre mousson mais l'augmentation des prix a été limitée à 3% cette année. Selon les sources du 31 décembre, le PNB indien a atteint 5,8% de croissance durant le second quart de l'année fiscale qui s'est terminé en septembre par rapport au 5,3% pour la même période l'année dernière. Ces chiffres font de l'Inde un des pays qui figurent parmi ceux en pleine croissance dans le monde. Cette croissance a été soutenue par une industrie légère à haut rendement. Mi-décembre les exportateurs indiens, les investisseurs étrangers et les expatriés ont permis d'augmenter les réserves en devises étrangères pour atteindre la somme de 69 milliards et 508 millions de dollars. Cette augmentation est liée aux taux d'intérêts attrayant offerts par les banques indiennes et aussi en raison de l'instabilité politique dans les pays du Golfe où travaillent une bonne partie des expatriés indiens. L'Inde envisage une augmentation des ses réserves pour l'année 2003 en raison des réformes engagées récemment dans les domaines des investissements étrangers directs. Le 14 décembre, le Wall Street Journal, a publié un article estimant que l'Inde était un modèle dans le domaine des obligations et de bons de trésor. L'article précise que certains gouvernements asiatiques devraient prendre exemple sur l'Inde. Il précise que le marché indien des obligations offrait davantage aux investisseurs étrangers que certains pays asiatiques tels que Singapour et Hong Kong. L'article explique que les revenus pour les bonds du trésor indien rapportaient 16,2% contre par exemple 12% pour la Corée du Sud et 11% aux USA et que les fondements économiques de l'Inde étaient solides. Les groupes JP Morgan, Alliance Capital, Templeton, Zurich Asset Management et Prudential sont les principaux acquéreurs des obligations indiennes.   Sources : AFP,IANS, Reuters, The Indian Express, The Hindu.    © Photo AP


Dollars in cash LA POLICE EST CORROMPUE EN ASIE DU SUD

New Delhi, 17 décembre 2002

Selon une étude portant sur le degré de la corruption dans les pays d'Asie du Sud, les chiffres montrent que les populations voient en les forces de police les pires auteurs des infractions à la loi dans 7 des services publics. L'étude démontre que les pots de vins représentent un important souci pour les ménages d'Asie du Sud. L'enquête a été conduite entre le mois de novembre 2001 et le mois de mai 2002 par l'observatoire international de la corruption, Transparency International concernant l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka et le Népal. Tous ceux qui ont été interrogés en Inde, au Pakistan et au Sri Lanka, qui ont eu affaire avec la police durant l'année écoulée, ont reconnu avoir eu recours à la corruption. Le rapport précise que les officiers de police au Bangladesh, à eux seuls, gagnaient 250 millions de dollars de pots de vin rien que pour l'année dernière. Les services judiciaires sont identifiés comme étant le deuxième service public le plus corrompu dans les quatre pays à l'exception du Pakistan. Dans ce dernier pays, l'administration foncière et les autorités chargées de récolter les taxes viennent immédiatement après les services de police. L'absence de mécanisme de plainte dans ces pays a empêché l'information d'atteindre les rangs du gouvernement. L'enquête a été conduite auprès des ménages des zones urbaines et rurales dans chacun des cinq pays, correspondant à 2.278 ménages au Sri Lanka, 3.060 au Népal, 3.000 au Pakistan, 3.030 au Bangladesh et 5.157 ménages en Inde. Les autres services concernés par l'enquête sont le secteur de la santé, de l'éducation, l'accès à l'eau potable et à l'électricité. Le rapport de Transparency International précise que les ménages, surtout les plus pauvres, supportent mal les dépenses liées à la corruption. Plus de la moitié des patients des hôpitaux publics à Bangalore, par exemple, précisent qu'ils auraient versé des dessous de table pour accéder à ces services hospitaliers. La plupart des personnes interrogées ont aussi mentionné qu'elles payaient des pots de vin pour des services judiciaires. Au Pakistan, presque 92% des ménages interrogés ont précisé qu'ils avaient payé pour accéder à l'école publique. En Inde, au Pakistan et au Sri Lanka, 100% des interrogés ont reconnu avoir eu affaire à la corruption avec la police. Au Bangladesh ce chiffre passe à 84% et au Népal, il représente 48%. Presque 100% des Indiens, des Srilankais et 96% des Pakistanais reconnaissent avoir payé. La corruption judiciaire représente 75% au Bangladesh et 42% au Népal. Le directeur asiatique de Transparency Asia, M. Gopakumar Krishnan, explique que l'absence d'un mécanisme efficace de plainte dans les pays d'Asie du Sud ne permet pas d'endiguer la corruption. Il ajoute que les commissions indépendantes anti-corruption, manque de volonté politique et de moyens administratifs afin de lutter efficacement contre le fléau. Le montant moyen de corruption au Bangladesh est de 1.847 takas et au Pakistan il représente 4.811 Rs.   Source : BBC, Nation Online     © Photo BBC


Bangladesh Prime Minister, Khaleda Zia LE BANGLADESH SE RAPROCHE DE L'ASEAN

Dacca, 14 décembre 2002

Le Premier ministre bangladais, Begum Khaleda Zia, a exhorté les hommes d'affaire thaïlandais à investir au Bangladesh. Mon gouvernement vous offre la garantie internationale totale contre toute forme d'expropriation des revenus et des biens de toute entreprise étrangère opérant dans le pays, a-t-elle annoncé. La formule d'investissement proposée inclus le droit de propriété sans limite dans un cadre légal et fiscale spécifique aux investisseurs étrangers avec capacité de rapatriement des capitaux investis et des profits sans compter d'autres facilités similaires. Qualifiant la Thaïlande de pays amis très proche du Bangladesh, le Premier ministre du Bangladesh a souligné qu'elle souhaitait établir de solides relations économiques avec ce pays, propos tenus lors d'une réception en l'honneur d'un comité conjoint constitué d'hommes d'affaires, d'industriels et de financiers. Mme Khaleda Zia a clairement spécifié qu'elle voulait du travail pour les bangladais, des revenus et des opportunités pour tout le monde et que sa priorité était d'accueillir des investissements étrangers pour favoriser la production et la croissance. Elle s'est vantée de la qualité de la main d'œuvre bon marché de ses compatriotes et de la stabilité politique du pays. Le 13 décembre, le gouvernement thaïlandais a officiellement accepté la levée unilatérale des barrières douanières sur 128 produits de six différentes catégories en provenance du Bangladesh et cela de manière non-réciproque permettant d'établir de solides relations entre les deux pays. Les échanges entre les deux pays sont en faveur de Bangkok et représentent 260 millions de dollars annuellement. De nombreux accords de protection des investissements et de rapprochements économiques ont été signés par les deux nations. Important exportateur de produits pharmaceutiques, la Thaïlande a toutefois accepté l'importation de produits pharmaceutiques bangladais sans aucune contrainte douanière. Les deux pays se sont félicités de l'absence de contentieux diplomatiques entre eux et ont voulu montrer que leur collaboration doit faire des émules dans la région et au-delà. Le Bangladesh a aussi souhaité, avec l'aide de la Thaïlande, devenir membre de l'ASEAN, souhait favorablement accueilli par Bangkok. Ce changement diplomatique marque un tournant de la dépendance traditionnelle du Bangladesh vis-à-vis de l'Inde et des pays occidentaux par rapport au gouvernement précédent, celui de Mme Sheikh Hasina. La nouvelle politique du Bangladesh, orientée vers l'Est, est désormais synonyme d'espoir et de développement face à un SAARC sclérosé par les tensions indo-pakistanaises. Les récentes accusations indiennes contre Dacca de protéger des islamistes ont aussi refroidi le gouvernement de Mme Khaleda Zia sans compter la sourde oreille de New Delhi concernant la réduction du déficit commercial représentant un milliard de dollars avec Dacca. Le Bangladesh s'est rapproché de la Chine lors de la visite officielle de Mme Khaleda à Pékin, en décembre, et des accords économiques mais aussi de défense commune ont été signés. La visite a été qualifiée de succès et destinée à sortir le Bangladesh de son isolement international ainsi que de permettre à Pékin de jouer un rôle indirect en Asie du Sud. Mme Khaleda a aussi rendu visite au Myanmar.   Source : UNB, BBC, The Independant     © Photo AP


Sri Lanka Prime minister, Ranil Wickramasinghe LE SRI LANKA LANCE UNE NOUVELLE RENCONTRE INTERMINISTERIELLE DE LIBRE ECHANGE DANS LE GOLFE DU BENGAL

Colombo, 21 décembre 2002

Cinq nations riveraines du Golfe du Bengal ont lancé pour la première fois une rencontre ministérielle des affaires étrangères. En inaugurant la cinquième rencontre ministérielle, qui s'est tenue au Sri Lanka, portant sur la coopération, le commerce et la technologie entre le Bangladesh, l'Inde, le Myanmar, le Sri Lanka et la Thaïlande (BIMST-EC), le Premier ministre srilankais, Ranil Wickremesinghe a suggéré que le groupement devrait permettre à l'avenir la rencontre des chefs d'état afin que l'association devienne plus efficace. Les ministres des affaires étrangères de tous les pays concernés, à l'exception de l'Inde, ont participé à cette rencontre alors que le ministre du commerce et de l'Industrie, M. Arun Shourie, représentait l'Inde. Le Népal a participé comme observateur de la conférence. Le Premier ministre srilankais a estimé qu'il était possible de transformer cette coopération économique en zone de libre-échange. Il a expliqué que les zones de libre-échange ont souvent échoué principalement en raison du protectionnisme pratiqué par certains au détriment des autres. Il a ajouté que le défi pour le BIMST-EC était de réussir une zone de libre échange pour donner des bases solides à la région. En étant souple dans l'approche que chaque pays membres pouvait avoir dans la réalisation de cet objectif, il a appelé à inclure dans cette tentative tous les produits dont ceux considérés comme étant sensibles. Il a précisé qu'il n'était pas possible d'être compétitif sans augmenter la compétition. Il a appelé à la simplification de la réglementation et des procédures administratives afin de permettre les petites et moyennes entreprises de bénéficier de la coopération entre les pays de la zone. C'est la première fois que cette rencontre se fait avec des ministres des affaires étrangères, a expliqué le ministre srilankais des affaires étrangères, M. Tyronne Fernando, précisant qu'il s'agissait du seul groupement rassemblant des pays d'Asie du Sud avec ceux d'Asie du Sud-Est et que cela permettrait de rapprocher les deux régions pour une meilleure coopération économique. Les principaux objectifs du BIMST-EC sont de réaliser une collaboration dans la région, selon les capacités et les compétences des pays membres. Les principaux secteurs concernés à cet effet sont le commerce, l'investissement, la technologie, le transport, la communication, l'énergie, le tourisme et la pêche.   Source : PTI     © Photo BBC


Pakistan officials at the latest SAFTA meet in Nepal PAS DE PREFERENCE TARIFAIRE AVEC L'INDE : LE PAKISTAN

Islamabad, 18 décembre 2002

Le Pakistan a écarté tout dialogue avec l'Inde pour l'établissement d'un accord de libre échange ou l'octroi du statut de préférence nationale tant qu'il n'y aura pas de progrès dans le dialogue entre les deux pays et particulièrement sur le conflit du Cachemire. Toute proposition destinée à favoriser les échanges avec l'Inde sera écartée dans le contexte actuel, explique le ministre pakistanais du commerce, M. Humayun Akhtar Khan. Interrogé sur les critiques indiennes portées à l'encontre d'Islamabad de traîner les pieds pour la mise en place d'un libre échangisme entre les deux voisins, le ministre a expliqué que les questions politiques devaient être résolues en priorité. L'Inde au contraire souhaite la mise en place d'un libre échangisme avant la discussion des questions politiques, dont celle du Cachemire. Le 21 décembre, suite aux propos de M. Humayun, l'Union européenne a fait savoir son mécontentement à Islamabad suite au refus de ce dernier de lever les barrières douanières avec l'Inde. L'Union européenne avait au départ favorablement accueilli les propos du Premier ministre pakistanais d'engager des pourparlers avec New Delhi. Les propos du ministre pakistanais du commerce n'a pas arrangé la situation. Il y a lieu de croire qu'il existe un véritable dialogue de sourd. Actuellement l'économie pakistanaise se porte tellement bien que ses réserves en devises sont de 9 milliards de dollars, soit trois fois le meilleur score jamais atteint durant les 50 années d'existence du Pakistan. Les dettes bilatérales ont été réaménagées et réduites de 40%. Les exportations ont repris et Standard & Poors a réévalué à la hausse le Pakistan comme étant un pays susceptible d'accueillir des investissements étrangers à long terme. La croissance tournerait autour de 2,8% pour l'année fiscale 2002. Une faible croissance entretient la pauvreté depuis une douzaine d'année. Cette pauvreté est passée de 22% en 1991 à 32% pour l'année 2002. Selon les sources, une dizaine de millions de personnes sont passées en dessous du seuil de pauvreté. La faible croissance entretient aussi le chômage. Le taux de chômage qui était de 5,9% en 1998 est passé à 8% en 2002 selon les sources du State Bank of Pakistan. Le FMI souhaite que le Pakistan réduise le déficit fiscal et contrôle l'inflation. Certains experts pakistanais estiment que le pays dispose de bonnes réserves en devises et qu'il doit trouver les moyens de sortir du cercle vicieux de la faible épargne, faible investissement et faible croissance en le transformant en cercle vertueux forte épargne, fort taux d'investissement et forte croissance. La solution consisterait à relancer les projets d'infrastructure de tailles moyennes et les programmes sociaux ainsi que la construction, en exploitant ses importantes ressources de gaz et ses quelques capacités en hydrocarbures. Actuellement le pays dépend pour le pétrole de l'Arabie Saoudite, du Kuwait représentant 90% de ses importations en hydrocarbures. Une guerre dans les pays du Golfe pourrait considérablement ralentir son économie. C'est pourquoi le Premier ministre pakistanais, Mir Zafarullah Khan Jamali, a sollicité le 30 décembre dernier lors de sa visite en Arabie Saoudite une aide d'un milliard de dollars sous forme de pétrole auprès du royaume saoudien. Actuellement la dette extérieure pakistanaise s'élève à 31,4 milliards de dollar (chiffre de juin 2001) et devrait passer à 31,7 milliards de dollars en juin 2005.   Source : PTI, The Dawn     © Photo The Hindu


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