RELATIONS INTERNATIONALES


 A hindu holy man L'INDE FAIT FACE A LA PRESSION INTERNATIONALE SUR LES VIOLENCES AU GUJARAT

New Delhi, 22 avril 2002

Le gouvernement indien est montré du doigt par la communauté internationale par de nombreux pays, concernant sa gestion des violences du Gujarat. L'Union européenne a déjà commencé à aider financièrement des organisations non-gouvernementales sans passer par l'approbation du gouvernement indien. Ceci n'est pas la pratique habituelle, car tous les pays donnateurs, dans l'intérêt d'une entente cordiale, doivent s'assurer que toute forme d'aide puisse passer après autorisation du gouvernement. Mais dans les aides accordées pour les victimes du Gujarat, l'argent a été versé aux organisations très critiques envers le rôle du gouvernement local dans sa participation au carnage. Cette décision intervient après que de nombreux pays dont ceux de l'Union européenne ont officiellement manifesté leur protestation contre la gestion par le gouvernement indien des violences au Gujarat. L'Inde est manifestement inquiète par la condamnation internationale des incidents hindous-musulmans, comdanation venue plutôt des pays occidentaux et de la Chine que du Pakistan et des pays arabes. L'Union européenne aurait préparé une déclaration, selon les sources, appelant l'Inde à une enquête impartiale sur les violences tout en rapprochant les incidents à ceux qui ont eu lieux en Allemagne dans les années 30. La déclaration européenne fait suite au rapport déposé par une équipe dépéchée sur place par l'ambassade britannique en Inde. Les envoyés de l'Union européenne ont été particulièrement actifs à ce sujet, en étudiant les rapports élaborés par des groupes d'ONG locaux et travaillant en étroite collaboration avec d'autres bénévoles du Gujarat. Apparemment le nom du ministre en chef de l'état du Gujarat, M. Modi, est souvent cité dans les rapports préparés par l'ambassade britannique et l'Union européenne. Des pétitions sont mises en place pour transmission à des organisations internationales des droits de l'homme, dont les Nations-Unies, où figure le rôle de M. Modi dans les violences perpétrées au Gujarat. Cette situation a provoqué une véritable inquiétude au sein du ministère indien des affaires étrangères, qui semblent acculer pour entreprendre une réaction appropriée, malgré son insistance de New Delhi auprès des autres pays de leur incapacité d'ingérance dans les affaires internes de l'Inde. Les pays membres de l'Union européenne ont toutefois estimé que les massacres du Gujarat n'étaient plus une affaire interne à l'Inde mais une véritable violation des conventions internationales des droits de l'homme. L'objectif européen était de s'assurer la transparence et une enquête impartiale ainsi qu'un procès pour les auteurs des crimes, ce que le gouvernement indien ne semble pas vouloir accepter. Les officiels indiens ont précisé qu'aucune ingérance dans les affaires indiennes ne saurait être tolérée et que l'Inde démocratique et séculaire était capable de mener à bien l'enquête en cours. Le Royaume-Uni, la France, l'Italie, l'Espagne et la Belgique ont préparé une déclaration commune sur le carnage qui d'ailleurs correspond aux articles parus dans la presse indienne et les informations apportées par la Commission nationale indienne des Droits de l'Homme. De nombreux ONG en Inde et à l'extérieur envisagent de saisir le tribunal pénal international qui devrait se mettre en place à la Hague, même si les premières affaires seront enregistrées qu'en juillet 2002. L'Inde, le Pakistan et les USA n'ont pas été signataires du traité international signé en 1998 pour mettre en place ce tribunal. Selon les sources, si les violences se poursuivaient, cela peut-être constater de fait par le tribunal qui peut alors entamer un procès. Rappelons que le secrétaire général des Nations-Unies, M. Kofi Annan, acceuillant favorablement la mise en place du nouveau tribunal pénal international avait présicé que le temps est venu pour l'humanité de ne plus supporter les pires atrocités car ceux tentés par de tels actes seraient présentés devant la justice internationale.   S.M.     © Photo News Paper Today


Indian Prime Minister's Principal Secretary Brajesh Mishra and Pakistan Foreign Minister Abdul Sattar on the sidelines of an international security conference in Germany last february LE PAKISTAN A FAIT LE NECESSAIRE CONTRE LE TERRORISME : MUSHARRAF APPELLE AU DIALOGUE

Islamabad, 01 avril 2002

Le président pakistanais, le Général Musharraf, est convaincu que ses décisions récentes dont l'interdiction des organisations terroristes, le Jaish-e-Mohammed et le Lashkar-e-Taiba, ont apporté suffisement de raisons à l'Inde pour retirer ses troupes à la frontière et entamer les pourparlers. Lors d'une interview accordée fin mars à un quotidien indien, il a précisé que le Pakistan a pris d'importantes mesures internes de lutte contre le terrorisme mais que les décisions indiennes se faisaient attendre. Il a qualifié la position indienne de négative et les propos du ministre indien de l'intérieur d'offensant, d'insultant. Il a précisé que parmi les 20 terroristes certains tels que Dawood Ibrahim et les pirates de l'air du IC 814, pourraient être extradés vers l'Inde en guise de geste politique. Il a expliqué que la plupart des personnes sur la liste n'ont rien à voir avec l'attentat du parlement indien, le 13 décembre dernier à l'exception de M. Masood Azhar, actuelement en prison, dont le parti est interdit, ses comptes bancaires gelés et ses bureaux fermés. Il a estimé que la liste n'était rien d'autre qu'un torchon et que les services secrets indiens aussi étaient opérationels sur le territoire pakistanais et que l'hypocrysie indienne devait cesser. Il a ajouté que les pourparlers d'Agra devraient reprendre pour résoudre toutes les difficultés et permettre aux deux pays de vivre en harmonie en considérant l'Inde comme le frère aîné montrant davantage de magnanimité envers le pays plus petit mais qu'il ne faut pas croire pour autant que le Pakistan engagera sa dignité et son honneur.
Selon le magazine Jane's defence, le Pakistan souhaitait obtenir le soutien du Japon et des USA, obtenir aussi les équipements et l'entrainement des services secrets comme faisant parti des efforts pour lutter efficacement contre le terrorisme et autres activités subversives dans le pays. L'hebdomadaire a rapporté les propos du président Musharraf qui a estimé que les services secrets pakistanais devaient être plus performants et modernes, que leur travail n'était pas seulement d'informer, mais aussi d'anticiper et d'avertir avant tout incident malheureux. La nécessité de réorganiser les services de renseignements pakistanais fait suite à la purge pratiquée par les autorités pakistanaises au sein de leurs services secrets (ISI) contre les extrémistes islamiques. Le gouvernement a ordonné l'établissement d'unités anti-terroristes dans chacune des trois services de renseignements pakistanais. Le gouvernement a aussi désigné un comité pour surperviser cette réorganisation et modernisation puis éventuellement faire des recommandations pour obtenir les financements nécessaires. Le FBI auraient déjà installé 16 bureaux dans différentes villes à travers le Pakistan pour traquer les membres de l'organisation Al-Quaida, a précisé le 7 avril, M. Hamid Gul, ancien chef de l'ISI. Le FBI aurait aussi participé dans les opérations d'arrestation d'une cinquantaine de suspects dans les villes de Lahore et de Faisalabad. Toutefois les autorités pakistanaises n'ont pas particulièrement précisé que le FBI était impliqué dans les opérations. Elles ont simplement expliqué que la présence du FBI avait augmenté depuis l'attaque terroriste du 11 septembre dernier. Le 1er avril, un tribunal pakistanais a libéré le professeur Hafiz Muhammad Saeed, ancien chef du Lashkar-e-Taïba, après son arrestation consécutive à l'attaque du parlement indien. En l'absence de charge en son encontre relative aux incidents du 13 décembre en Inde, sa détention ne pouvait exéder 90 jours. Suite à la démission de M. Hafiz Muhammad Saeed du Lashkar-e-Taïba, le groupe a changé de nom et fermé ses bureaux au Pakistan et se consacre exclusivement aux activités sur le Cachemire.   T.H.-H.T.-M.N.     © Photo Reuters


United Nations Assembly have called for a mutual cease fire in the Palestine-Israël tension L'INDE S'OPPOSE AU CONFINEMENT D'ARAFAT ET LE PAKISTAN CONDAMNE L'AGRESSION

Islamabad, 03 avril 2002

L'Inde s'est opposée au confinement du président de l'autorité palestienne, M. Yasser Arafat, et a manifesté sa solidarité avec les Palestiniens. Lors d'une conversation téléphonique avec M. Arafat, le 02 avril, le ministre indien des affaires étrangères, M. Jaswant Singh, a réitéré que l'Inde voyait en M. Arafat le symbole de l'autorité palestienne et était inquiet pour sa sécurité et son bien-être. M. Singh qui s'est aussi entretenu avec le Premier ministre israëlien adjoint M. Shimon Peres, la veille, lui a expliqué qu'Israël était entrain de virtuellement emprisonner le leader palestinien en augmentant ses difficultés au lieu de les diminuer. M. Peres a rassuré M. Singh qu'aucun mal ne sera fait à M. Arafat. Ce dernier a expliqué aux deux leaders que l'Inde était en contact avec les USA, à travers M. Colin Powell et que New Delhi était prêt à faire tout ce qui était possible pour ramener la paix au Proche-Orient. M. Arafat a souhaité, en retour, l'intervention soutenue de New Delhi auprès de Washington et de Tel Aviv. L'Inde a souhaité l'application le plus tôt possible de la résolution 1402 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies qui appelle les deux parties à cessez-le-feu et à limiter tous les actes de violences immédiatement. L'Inde a souhaité que les deux représentants puissent trouver une solution lors de la visite des émissaires américains. M. Hani-al Hasan, envoyé spécial de M. Arafat à New Delhi, a rencontré le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee. L'envoyé spécial a précisé à la presse qu'il souhaitait que l'Inde joue un rôle au Proche-Orient. Le Pakistan, de son côté, a condamné l'agression israelienne sur la Palestine et regreté que les attaques aient lieu pendant que le sommet des pays arabes adoptait une très bonne proposition. L'agression est contraire à toute norme internationale, a précisé le porte-parole du ministère pakistanais des affaires étrangères, M. Aziz Ahmed Khan. Il a ajouté qu'Israël devrait immédiatement retirer ses troupes et entamer des négociations avec la Palestine et souhaité que la communauté internationale intervienne pour forcer Israël à entreprendre des pourparlers. Le 10 avril, l'Inde à travers son représentant permanent aux Nations-Unies, M. A. Gopinathan, a exhorté Israël à immédiatement retirer ses troupes des territoires palestiniens occupés, suivi d'un cessez-le-feu et de la reprise des négociations. Il a précisé qu'il n'y avait aucune justification à ce que des civils innocents soient victimes des actes militaires israëliens.   T.H.     © Photo BBC


Indian defense minister, Mr. Georges Fernandes L'INDE ET LES USA SIGNENT UN ACCORD HISTORIQUE D'ARMEMENT

New Delhi, 19 avril 2002

L'Inde a accepté d'acheter 8 huit radars de longue portée, capable de localiser des armes à distance. Il s'agit là du premier accord jamais conclu entre les USA et l'Inde au détriment du Pakistan. Le Pentagone a toutefois précisé que cet accord ne pourrait pas déséquilibrer les rapports de force en Asie du Sud, ce qui n'est pas l'avis des experts. Le président américain, George W. Bush, a tenté de renfocer ses liens stragégiques avec l'Inde, même s'il avait beaucoup courtisé le Pakistan dans sa lutte contre le réseau Al-Qaeda et les talibans dans le voisinage. Alors qu'Islamabad a apporté une assistance aux USA dans la lutte contre le terrorisme, New Delhi a aussi apporté un soutien logistique substanciel aux forces américaines durant leurs campagnes en Afghanistan. L'Inde qui a livré trois guerres contre le Pakistan depuis l'indépendance en 1947, et une avec la Chine en 1962, a longtemps été un client du matériel russe et britannique ou européen. Washington avait récemment levé les sanctions contre New Delhi imposées après ses essais nucléaires de 1998. Le montant de l'accord porte sur 146 millions de dollars et concerne les contre batteries AN/TPQ-37 détecteurs d'armement, des équipements d'entrainements et de logistiques. Ces radars sont capables de détecter des lanceurs de longue portée, l'artillerie et lance roquettes en l'espace de quelques secondes. Le système permet ensuite de transmettre l'information pour la contre attaque, la traque, la correction et l'amélioration des contre barrages. Ce matériel est fabriqué par le groupe Thales Raytheon basé en Californie, un partenariat entre Raytheon et le groupe français Thales. Selon le Pentagon, la vente pourrait soutenir la politique étrangère et la sécurité nationale des USA en aidant à l'amélioration de la sécurité de pays dont la force est le gage de stabilité politique et économique en Asie du Sud. Selon les experts cet accord serait en faveur de l'Inde car le Pakistan dispose déjà de ce type de matériel, soit le AN/TPQ-36, mais en version précédente. Le 22 avril, le Pakistan a fait officiellement savoir que la vente de la nouvelle version du radar va permettre à l'Inde de devenir plus aggressive et adopter une position intimidante en son encontre. L'Inde a été parmi les premiers pays à soutenir les USA dans son combat contre le terrorisme et cette situation a permis un rapprochement stratégique entre New Delhi et Washington. Washington a conclu un accord d'exercice commun des armées américaines et indiennes en Alaska, permettant pour la première fois aux troupes indiennes de s'exercer sur le territoire américain. L'accord devrait déboucher à terme à d'autres acquisitions dont New Delhi a fait une liste, 21 systèmes d'armement en tout.   T.H.     © Photo AFP


Abdul Gani Bhat, President of Hurriyat Conference RENCONTRE AU SOMMET DES LEADERS DU CACHEMIRE A DUBAI

Dubai, 18 avril 2002

Les leaders cachemiris indiens et pakistanais et autres leaders cachemiris de nombreux pays, se sont rassemblés à Dubai durant deux jours pour discuter de la situation au Cachemire et la mise en place d'une solution pacifique à la dispute. Ont été présents à cette rencontre exceptionnelle, M. Sardar Abdul Qayyum Khan, président du comité national cachemiris du Pakistan, Abdul Ghani Lone, leader de la Conférence Hurriyat (APHC), un conglomérat de 23 partis politiques et Mir Waiz Omar Farooq, lui aussi leader de la Conférence Hurriyat. Des leaders cachemiris du Royaume-Uni, des USA, et du Canada étaient aussi présents lors de cette recontre. M. Lone a expliqué que l'affaire du Cachemire et ses ramifications ont été discutées lors de la rencontre. Celle-ci a principalement porté sur la création d'une atmosphère cordiale et pacifique afin que l'Inde et le Pakistan trouvent le moyen de se rencontrer et permettent aux Cachemiris de présenter leurs cas afin de trouver une solution au problème. Selon les leaders, il s'agit de retourner au pays et de convaincre les deux gouvernements à délivrer des documents de voyage afin de rencontrer les responsables gouvernementaux des deux pays. M. Lone a expliqué que toutes les factions de la population cachemiris y compris celle des hindous souhaitaient excercer leurs droits à l'autodétermination, la liberté contre l'occupation. Les leaders ont expliqué que la rencontre était une coincidence même si les ambassades de l'Inde et du Pakistan avaient commencé à en parler une semaine auparavant. M. Mir Waiz était à Dubai à l'occasion de l'Umrah. M. Lone était de passage à Dubai en route vers les USA pour un bilan médical. Il avait obtenu un passeport temporaire délivré par le gouvernement indien pour deux ans. Sardar Qayyum s'est arrêté à Dubai après avoir participer à une conférence islamique internationale regroupant 53 pays lorsqu'il a appris que deux autres leaders cachemiris étaient de passage à Dubai. Les autres sont venus les rencontrer. M. Omar Abdullah, le ministre d'état indien chargé des affaires étrangères était aussi à ce moment à Dubai. M. Lone a expliqué que l'arrestation des membres des groupes extrémistes a renforcé le mouvement de libération du Cachemire car cela a permis de protéger les cachemiris des ingérences étrangères et former un mouvement local destiné à revendiquer la libération du Cachemire. M. Lone est aussi leader de la Conférence du Peuple du Jammu & Kashmir (JKPC). Il a ajouté que l'interdiction imposée par le général Musharraf sur ces organisations a aussi aidé le Pakistan et les musulmans à travers le monde. Il s'est félicité de cette décision car elle a permis de démontrer que le Pakistan et les musulmans n'étaient pas des terroristes. Il a aussi précisé que ces organisations terroristes n'avaient rien à avoir avec la cause cachemiris, perdue de vue par ces mouvements, qui ont finalement renforcé les positions ennemies. Il a insisté qu'il voulait arriver à la libération par des moyens pacifiques. Le leader a expliqué que les interdictions qui pèsent sur les organisations extrémistes n'ont pas ralenti la lutte pour le Cachemire, mais que les Cachemiris souhaitaient soutenir des militants issus de leurs propres rangs. Il a précisé qu'il n'y aurait pas eu de combats armés si la dispute avait pu être solutionnée par des négociations. Il a expliqué que les leaders indiens et pakistanais étaient en position de résoudre le problème du Cachemire mais que certains jeunes cachemiris avaient rejoint les rangs du combat armé. Il a ajouté que la communauté internationale voulait aussi résoudre le problème en raison des dérapages terroristes. Il a précisé que la Conférence Hurriyat ne participerait pas aux prochaines élections législatives prévues au Jammu & Kashmir conduite dans le cadre de la Constitution indienne. La Conférence avait boycoté ces élections déjà en 1996. Il a expliqué qu'une proposition de démilitarisation d'une partie de la ligne de contrôle indo-pakistanais sur le Cachemire permettant la rencontre des leaders des deux côtés du Cachemire, était à l'étude en Inde, aux USA et dans certains pays européens. Il a souhaité que des négociations impliquant l'Inde, le Pakistan, et les Cachemiris ainsi que les Nations-Unies ou les USA comme médiateur pouvaient être rapidement mis en place. M. Sardar Qayyum a expliqué qu'il y avait 12 à 15 options de solution du problème mais qu'il fallait un commencement à tout au lieu de s'adonner à la repression. Il s'est félicité qu'il n'ait pas eu de guerre indo-pakistanaise et que cela pouvait dégénérer en guerre nucléaire.   N.I.     © Photo BBC


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